La 62ème session de la Commission de la condition de la femme, qui mettra la lumière sur la situation de la femme rurale, s'est ouverte lundi au siège de l'Onu, avec la participation des Etats membres de l'Onu, dont le Maroc, et de plusieurs ONG internationales. Le focus cette année sur la femme et la fille rurales part de la conscience de la Commission de l'importance de la contribution de ces femmes et filles à l'élimination de la pauvreté, au développement durable et à la sécurité alimentaire et à la nutrition dans le monde. La Commission souligne, ainsi, la nécessité d'autonomiser les habitantes des zones rurales et de les associer pleinement, effectivement et sur un pied d'égalité à la prise de décisions à tous les niveaux. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, le Secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a mis en exergue les mouvements dans le monde entier en faveur des droits, de l'émancipation et de l'autonomisation des femmes. “Les femmes et les filles décrient les attitudes abusives et discriminatoires”, a-t-il noté, soulignant que la question fondamentale de ces mouvements tourne autour du pouvoir. Relevant qu'alors que les femmes excellent dans les domaines des sciences, de l'art, de la diplomatie et de la politique, elles trainent toujours derrière dans les statistiques, et n'ont que rarement le mérite auquel elles ont droit. “Ce n'est que lorsque nous auront changé ces statistiques que nous pouvons vraiment dire que nous vivons dans l'ère des femmes et des filles”, a souligné M. Guterres, estimant qu'en établissant l'égalité homme-femme, “nous donnons aux femmes l'opportunité de réaliser leur potentiel”. Le chef de l'Onu, qui a fait de l'égalité des sexes sont cheval de bataille, a rappelé que l'Onu a, pour la première fois, atteint la parité entre les sexes au sein de son groupe supérieur de management, qui compte désormais 23 femmes contre 21 hommes. L'agenda de M. Guterres, à cet égard, prévoit aussi la parité aux échelons supérieurs de l'Onu d'ici 2021, et la parité à tous les niveaux d'ici 2028. De son côté, le président de l'Assemblée générale de l'Onu, Miroslav Lajčák, a regretté que la femme rurale est souvent oubliée, ses souffrances rarement mises sous les projecteurs de la presse. M. Lajčák a souligné qu'il est temps de considérer la femme rurale comme “une source principale d'innovation et des idées novelles”, et qui, du coup, n'a pas besoin de la communauté internationale pour trouver des solutions à ses maux, mais “ce dont elle a besoin, c'est notre soutien pour transformer ses idées en réalité”. Les travaux de la Commission, qui se poursuivront jusqu'au 23 mars, comprennent un riche programme de rencontres, de conférences et de tables rondes sur les thèmes à l'étude de cette session.