4.739. C'est le nombre de conseillers régionaux analphabètes au Maroc. Un chiffre accablant qui atteste d'un manque de compétence flagrant dans la gestion de la chose publique. Rapporté ce samedi par le ministère de l'Intérieur, un rapport intitulé "Décentralisation en chiffres 2014-2015" relève à 4739 l'effectif de conseillers qui n'ont jamais fréquenté les bancs de l'école, dont 8.792 qui n'ont jamais dépassé le stade de l'école primaire. Publiés via le portail national des collectivités territoriales, ces chiffres couvrant l'année 2015 font état d'un niveau d'instruction des élus locaux inférieurs aux attentes. Autre chiffre peu reluisant, celui des conseillers communaux n'exerçant aucune profession, estimé à 1.548. Par ailleurs, fonctionnaires, agriculteurs et enseignants arrivent en tête des professions présentes au niveau des 1.503 communes que compte le pays. Le rapport accuse en outre une représentativité féminine très réduite. Seulement 6.513 femmes occupent en effet, la fonction de conseiller communal contre 24.150 hommes. Répartis par groupe d'âge, les conseillers hommes de moins de 25 ans sont assez rares, relève le ministère, citant un nombre qui ne dépasse pas 76, tandis que les femmes conseillères de moins de 25 ans sont au nombre de 693. Le rapport fait ressortir en revanche la présence notable au niveau des conseils communaux de la catégorie des plus de 55 ans (7.911). Du côté des conseillers préfectoraux, ceux-ci sont au nombre de 1.363, dont 53 personnes n'ont aucun niveau scolaire, alors que 211 ont un niveau ne dépassant pas celui du primaire. Toutefois, plus de 637 d'entre eux ont suivi une formation supérieure. Pour ce qui est des conseillers régionaux, sur un total de 678, 460 ont un niveau d'instruction supérieur alors que 44 ont quitté l'école dès le primaire et 7 n'y ont jamais mis le pied. Cette présence d'acteurs analphabètes ou avec des niveaux d'instruction très bas au sein des conseils communaux, préfectoraux et régionaux ainsi que dans la vie politique en général aurait selon plusieurs observateurs des retombées négatives sur la gestion de la chose publique, déplore le ministère, accusant un manque de compétences, notamment en ce qui concerne les questions techniques, ce qui impacte directement la gestion des instances dans lesquelles ils sont présents. Le fléau de l'analphabétisme toucherait également le Parlement. Quelque 2% des 395 députés que compte la Chambre des représentants sont concernés. En effet, selon les statistiques annoncées par le président de la Chambre, Habib El Malki, lors de la clôture de la dernière session printanière, 2% des députés n'ont jamais fréquenté les bancs de l'école. Toujours selon le président de la Chambre, 20% des représentants de la nation ont suivi des études dans les différents lycées du Royaume, mais sans obtenir leur bac.