Atteinte de trisomie 21, Yasmine Berraoui a accompli l'irréalisable. Elle est l'une des rares personnes dans le monde à s'être lancée dans des études universitaires, après avoir décroché haut la main, un baccalauréat avec mention. L'histoire de cette jeune prodige marocaine a inspiré TF1 pour le téléfilm "Mention particulière". Seul bémol, la fiction diffusée ce lundi 6 novembre, ne contenait une seule allusion à la véritable histoire de Yasmine. La déception se fait grande chez la famille Berraoui. Joint par 2M.ma, Jamal Berraoui, le père de Yasmine s'est dit scandalisé par l'attitude dont a fait montre TF1. "Le film Mention particulière s'est appuyé sur des faits réels, sans faire la moindre mention d'une histoire vraie dans son générique", a t-il dénoncé. Un appel qui n'a pas été entendu par TF1. La chaîne de télévision française a en effet refusé d'accorder les droits d'auteurs à Jamal Berraoui. Pourtant en 2015, ce papa, journaliste de profession a fait de l'histoire de sa fille un livre éloquent. Baptisé "Yasmine, 19 ans, trisomique et bachelière", le livre publié en France retrace le parcours de la jeune Yasmine qui a fait du handicap un atout pour se surpasser et briser les codes de la société. "Je n'avais pas écrit le livre pour en faire un best-seller. Le sens de mon combat était plutôt de donner l'espoir aux familles souvent en mal d'orientation, mais surtout de militer pour l'école inclusive. L'école devrait favoriser l'insertion des enfants trisomiques en les mettant dès le début de leur cursus scolaire avec les autres enfants. C'est selon moi le seul moyen pour éviter leur stigmatisation et isolement", a t-il expliqué. Vendu à cinq télés dans cinq pays du monde, à savoir la Suisse, la Belgique, et l'Angleterre, le film a provoqué une frustration certaine chez la famille Berraoui. "Yasmine a d'ailleurs très mal vécu la diffusion du téléfilm, qui lui a en quelque sorte volé son histoire. Elle espérait être contactée par Endemol, la boîte qui a produit le film, pour parler de son ressenti par rapport à ce qui devait être une belle consécration de son parcours" s'est encore désolé le papa. Aujoud'hui, la maison d'édition Balland qui a sorti "Yasmine, 19 ans, trisomique et bachelière" porte l'affaire devant la justice.