Le détournement par les dirigeants du polisario de l'aide humanitaire destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, a été exposé, mercredi au siège des Nations-Unies, devant la 4ème Commission de l'Assemblée générale de l'ONU. "Le fait que l'aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf soit écoulée sur le marché noir montre le mépris flagrant des dirigeants du polisario à l'égard des personnes qu'ils instrumentalisent pour mentir à la communauté internationale", a déploré Nancy Huff, Présidente de l'ONG "Teach the children international", qui intervenait devant la Commission. "Ceci trahit aussi un manque de jugement et de leadership, et fait une différence immense pour un enfant dont la vie dépend de la nourriture acheminée aux camps", a-t-elle regretté, ajoutant que si ce même enfant aurait souffert au préalable du manque de nourriture à Tindouf, il est probable qu'il soit aujourd'hui mort de faim car l'aide humanitaire qui lui était destinée fut écoulée ailleurs sur le marché noir. Nancy Huff a rappelé, à cet égard, les conclusions du rapport de l'Office européen anti-fraude (OLAF) selon lesquelles les détournements de larges quantités d'aide humanitaire destinées aux populations des camps de Tindouf ont été opérés par des dirigeants du polisario, tel que affirmé par plusieurs témoins écoutés par les enquêteurs de l'OLAF. La pétitionnaire a lancé, à cet égard, un appel au président et aux membres de la Commission, ainsi qu'aux Nations-Unies en général, à "ne pas laisser ce conflit trainer, car une telle situation permettra à davantage d'opportunistes de tirer avantage de ces mêmes personnes que vous essayez d'aider".