Une première. Des chatons des sables ont été filmés pour la première fois dans le sud du royaume dans la région de Dakhla-Aousserd. Ces chatons ont fait l'objet d'une vaste recherche réalisée sous le patronage du Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) dans le cadre d'une convention de partenariat pour la conservation des carnivores du désert signée en janvier 2015 par le jardin zoologique de Rabat, le parc des félins en France et S.O.S Félins. Une équipe de recherche composée de plusieurs spécialistes à l'image d'Alexander Sliwa, conservateur au zoo de Cologne (Allemagne), Grégory Breton, directeur général de Panthera France et Saâd Azizi, vétérinaire du Jardin zoologique national au Maroc ont effectué dans la région de Dakhla Aousserd cinq missions pour assurer le suivi et la recherche du chat des sables, scientifiquement appelé Felis margarita, nous détaille Dr. Essalhi Abderahim, directeur zoologique vétérinaire et technique du Jardin zoologique de Rabat. Suite aux expéditions effectuées depuis 2016, et sur un lieu d'étude qui couvre une superficie de 3400 km², les chercheurs ont pu étudier 13 chats de sables après les avoir équipés de colliers émetteurs VHF permettant de suivre les carnivores sur le terrain, nous explique Dr Essalhi. Les résultats de cette recherche ont fait l'objet d'une publication dans un journal scientifique international. Au cours de l'expédition d'avril dernier, l'équipe a pu filmer pour la première fois des chatons des sables dans leur environnement naturel qui est le sud du Maroc, ajoute-t-il. Le travail entrepris par l'équipe est unique à plusieurs titres. Tout d'abord le chat des sables est une espèce très peu étudiée à l'échelle mondiale malgré une aire de répartition très vaste. L'espèce n'a fait l'objet que de trois articles publiés dans des journaux scientifiques internationaux, ce qui est très peu par rapport à d'autres espèces de félins de taille similaire, déplore-t-il. Cette étude est la première jamais entreprise au Maroc pour étudier cet animal considéré comme peu fréquent et classé comme vulnérable, poursuit-il. Les résultats accumulés par cette équipe dépassent allégrement ceux obtenus par d'autres chercheurs à travers le monde, se réjouit-il. Ce travail qui commence d'être relayé de plus en plus par les médias internationaux nous permettra de concevoir et mettre en œuvre un programme de sensibilisation et d'éducation axé sur la conservation et la protection des carnivores du désert marocain, estime-t-il.