SM le Roi Mohammed VI a adressé un Discours au 29ème Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine (UA), qui s'est ouvert lundi à Addis-Abeba. C'est SAR le Prince Moulay Rachid qui représente le Souverain à ces assises panafricaines qui l'a délivré . Dans ce message, SM le Roi a notamment plaidé pour « une Afrique forte et audacieuse » et appelé à la réforme de l'UA pour répondre plus efficacement aux défis que connait le continent aujourd'hui. Dans ce Discours, le Souverain a rappelé que le Maroc participe à son premier Sommet en tant que membre de l'Union Africaine, depuis son retour au sein de sa famille institutionnelle en janvier dernier. Il conforte ainsi son action dans le continent et consolide ses liens multidimensionnels avec les pays africains frères. Depuis plusieurs mois, le Royaume a poursuivi le processus d'accès aux instruments juridiques, afin de participer pleinement aux activités de l'organisation et contribuer à l'agenda de tous les organes. SM Mohammed VI a rappelé que ce Sommet « offre l'occasion de souligner l'engagement à la fois, sincère, responsable et indéfectible de nos pays, au service des causes et des intérêts du continent africain ». Le plaidoyer Royal pour une Afrique Forte « Nous avons toujours été convaincus que l'Afrique peut transformer ses défis en authentique potentiel de développement et de stabilité. Sa croissance démographique, ses institutions, la migration et la jeunesse constituent des opportunités qu'il nous incombe collectivement de saisir », a poursuivi le Souverain. Le Discours a aussi rappelé que le Maroc veut l'émergence d'une Nouvelle Afrique, forte et influente. Une Afrique conquérante et solidaire à même de relever les défis de l'Heure. Il s'agit de la « multiplication des acteurs non-étatiques donnant lieu à de nombreuses zones grises, menaces du terrorisme transnational et de l'extrémisme violent et impacts du réchauffement climatique », a-t-il énuméré. Pour cela, « il est fondamental que les Etats africains se fixent des objectifs réalistes et pragmatiques, basés sur les priorités réelles du Continent. L'Afrique n'a plus besoin de slogans idéologiques, elle a besoin d'actions concrètes et résolues dans les domaines de la paix, de la sécurité et du développement humain », a plaidé le Souverain. La nécessaire refonte de l'UA Pour relever ces défis, l'UA « doit être aujourd'hui un instrument au diapason des enjeux de notre Continent. (...) L'émergence de l'Afrique passe par une refonte de ses institutions continentales, refonte qui permettra de répondre pleinement et impérieusement aux enjeux qu'elle doit relever », a insisté le Souverain qui explique que le Maroc s'investira dans ce chantier. « Notre famille institutionnelle doit évoluer vers une plus grande efficacité et une rationalisation de l'organisation panafricaine, afin d'être en phase avec les attentes des populations africaines », a-t-il plaidé. Les jeunes, l'avenir du continent « Aujourd'hui près de 600 millions d'Africains et d'Africaines sont des jeunes. En 2050, 400 millions d'Africains auront entre 15 et 24 ans », a rappelé le Souverain. Et de poursuivre que plus de « 70% des jeunes Africains vivent avec moins de 2 dollars par jour ». « Comment œuvrer pour résorber le chômage qui frappe de plein fouet la jeunesse du continent, puisque 60% des chômeurs sur le continent sont des jeunes ? », s'est interrogé SM le Roi. « La réponse réside dans un traitement volontariste du triptyque « éducation, enseignement supérieur et formation professionnelle » avec une exigence élevée de qualité ». La question migratoire en tête des priorités Des milliers de jeunes africains tentent clandestinement de gagner la rive nord de la Méditerranée, à la recherche d'une vie meilleure, avec tous les risques que l'on connaît. Ils sont des hommes de valeur, des ressources humaines pour notre Continent », déplore SM le Roi. Et de poursuivre : « En tant que Leader, désigné lors du 28ème Sommet, sur la Question de la Migration, J'ai l'intention de soumettre une contribution axée sur la nécessité de développer une Vision africaine commune sur la migration, ses enjeux et ses défis. Il s'agit avant tout de modifier nos perceptions face à la migration, de l'aborder, non comme une contrainte ou une menace, mais comme une force positive ». « Nous devons travailler conjointement à l'élaboration d'un Agenda africain sur cette thématique (de la Migration, ndlr) ; il articulerait une vision commune des voies et des moyens de traiter la Question de la Migration au sein de notre Continent et dans les instances internationales », a conclu SM le Roi.