Placé 136ème sur 175 pays, le Maroc doit déployer beaucoup plus d'efforts pour hisser son niveau de scolarité dans les différentes régions du royaume. C'est ce qui résulte du dernier rapport réalisé par l'Instance Nationale d'Evaluation (INE), intitulé «Atlas territorial des disparités en éducation ». Etabli sur la base du recensement de la population en 2014 et reposant essentiellement sur deux critères à savoir la moyenne d'année de scolarisation, et l'indice "Gini" indiquant les inégalités liées à celle-ci, le rapport affirme que la moyenne de scolarisation de la population marocaine âgée de 15 ans et plus n'a pas dépassé 5 ans et 6 mois en 2014, soit une durée inférieure aux 6 années d'études primaires. Seuls 8,5% des élèves marocains ont atteint le niveau supérieur en 2014. Selon le rapport, ce retard s'explique par le fait que le taux de l'analphabétisme reste toujours élevé au sein de la société marocaine. « La massification de l'éducation n'a pas suffisamment été accompagnée d'une diminution conséquente des inégalités dans ce domaine », écrit le rapport. S'agissant des régions, le rapport précise que seulement un tiers des régions marocaines arrivent à dépasser les 6 premières années de scolarisation. Il s'agit de Laâyoune-Sakia El Hamra, Eddakhla-Oued Eddahab, Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. Cependant, le document souligne que les régions de Marrakech-Safi et de Béni Mellal-Khénifra sont les seules dont la moyenne des années de scolarisation et largement inférieur à 5 ans. csefrs Moyenne d'années de scolarisation et indice de Gini de l'éducation des régions marocaines et leur classement mondial, 2014 Pour ce qui est des communes, le document note que seules celles de Agdal(Fès), Assoukhour Assawda et El Maarif (Casablanca), Harhoura (Skhirate-Témara), Hassan, Souissi, et Agdal Riyad (Rabat) enregistrent une moyenne d'année de scolarisation variant de 9,8 à plus de 12 années. Certaines communes telles que Oulad Ali Mansour (Tétouan) ou Tahelouante, Assais (Essaouira) ne dépassent même pas une année. De ce fait, l'INE appelle le gouvernement à se mobiliser davantage pour contrer ce fléau qui risque de s'accroitre au fils des années. Il faut « mettre en place une discrimination positive en faveur des zones défavorisées, notamment dans le milieu rural », conclut le document.