L'AMO des indépendants refait débat, notamment dans les milieux médicaux, les médecins libéraux envisagent une grève le 20 janvier et appellent à reconnaitre la médecine libérale comme un secteur privé qui assure un service public. Les médecins du secteur libéral appellent à la révision du décret 2.21.290 qui définit le montant des cotisations destinées au financement de l'Assurance Maladie des indépendants. « Il faut inévitablement revaloriser le TNR (Tarif National de Référence) dans les plus brefs délais, l'adhérent doit payer de sa poche presque la moitié des frais selon le type de soins et de maladies, en plein répercussions de la crise économique engendrée par la pandémie », nous souligne une source proche du dossier. Badreddine Dassouli, Président du Syndicat National des médecins du secteur libéral, (SNMSL) rappelle que la cotisation des médecins est le double de celle des architectes et notaires, entre autres. « Nous avons besoin de comprendre sur quoi on s'est basés pour fixer cela, les médecins se retrouvent à payer plus que d'autres professions ayant un chiffre d'affaires beaucoup plus importants », poursuit-il. « Il n'y a pas que les médecins riches, il y a aussi les médecins généralistes, ceux qui exercent dans de petites villes ou dans des villages », Badreddine Dassouli (SNMSL) A noter que le décret précité fixe le revenu forfaitaire des médecins généralistes à 4 fois la valeur résultant de la multiplication du salaire minimum interprofessionnel garanti et à 5,5 fois la valeur précédemment citée pour les médecins spécialistes. Pour rappel, en janvier 2020, les médecins avaient signé en présence du Ministre de la Santé, du directeur de l'ANAM et du Président du CNOM, une revalorisation des consultations, laquelle profite principalement aux patients pour qu'ils soient mieux remboursés. « Il ne faut pas que la notion argent soit la base de la relation entre le médecin et le patient.. On est en train de tout faire pour éloigner les ressources humaines de ce domaine », ajoute Badreddine Dassouli. Les revendications Les médecins libéraux appellent par ailleurs à ce qu'ils soient traités en tant qu'acteurs principaux de l'assurance maladie qu'elle soit CNSS, CNOPS, privé et revendiquent la progressivité des cotisations du début de parcours des jeunes médecins et après l'âge légal de la retraite. Ainsi, ces professionnels estiment que des incitations de la part des caisses sont essentielles sinon ils ne seront jamais tentés d'y adhérer. * Couverture sociale des médecins libéraux, le débat refait surface
Parmi les autres revendications, : la prise en charge par la CNSS de 50% des charges de l'Assurance Maladie des Indépendants (AMI) à l'adhésion des médecins aux conventions, l'amélioration de ce taux de 50% proportionnellement aux objectifs réalisés, ainsi que l'ouverture des négociations dans les plus brefs délais entre l'Agence Nationale de l'Assurance Maladie (ANAM), les caisses et les syndicats des médecins libéraux afin de renouveler les conventions, qui doivent normalement être renouvelées tous les 3 ans mais qui restent toutefois inchangées depuis 2006.
A rappeler que le 29 juillet 2020, lors du discours Royal de la Fête du Trône, SM le Roi Mohammed VI a annoncé la mise en place d'un projet de généralisation de la protection sociale à l'horizon 2025. Un projet qui bénéficiera à tous les Marocains, et qui vise à améliorer leurs conditions sociales, dont les lacunes ont été mises à nu par la pandémie de COVID-19. « Si ce mutisme de la tutelle persiste, les médecins libéraux comptent déconventionner de l'AMO… Nous n'allons plus accepter les prises en charge », nous déclare Badreddine Dassouli. A noter que des représentants du secteur avaient pris part aux négociations relatives aux montants de cotisations, toutefois, les aboutissements ne semblent pas au goût des professionnels du secteur. * Maroc: La Chambre des Conseillers examine jeudi un rapport sur la "Réforme de la couverture sociale"