Le Maroc devra enregistrer une croissance économique "appréciable" malgré les incertitudes liées à la pandémie du nouveau coronavirus, écrit, lundi, le magazine français Le Point. Alors que les annulations se succèdent et que le tourisme accuse le coup, "l'économie marocaine se redresse", relève l'hebdomadaire français, en citant Roberto Cardarelli, le chef de mission pour le Maroc au sein du Fonds monétaire international (FMI). Avec ses équipes, il vient d'achever une mission virtuelle pour évaluer l'état de l'économie du Royaume, rappelle Le Point, mettant en avant les conclusions de cette mission pour qui, après une contraction de 6,3 % en 2020, le PIB marocain devrait croître de 6,3 % en 2021, "l'un des taux les plus élevés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord". Le Maroc devance de loin les prévisions de croissance de 3,2 % pour l'Algérie et de 3 % pour la Tunisie, dont "les économies restent vulnérables", relève le média français, ajoutant que "la reprise économique devrait donc se poursuivre dans les prochaines années, malgré les séquelles de la pandémie". Pour Roberto Cardarelli, « grâce à une campagne de vaccination particulièrement efficace et à la riposte rapide des autorités, la crise sanitaire a été maîtrisée et l'économie marocaine se redresse », rappelle encore Le Point, ajoutant que selon l'expert, l'économie marocaine a « regagné quasiment le terrain perdu lors de la grave récession mondiale de 2020 » due à l'épidémie de Covid-19. « Cette performance s'explique par le maintien des mesures de relance budgétaire et monétaire, par la bonne performance des principaux secteurs exportateurs, par le dynamisme des transferts des Marocains résidant à l'étranger ainsi que par la récolte exceptionnelle qui a succédé à deux années de sécheresse », ajoute le chef de mission du FMI, cité par le magazine. Au Maroc, la croissance du PIB devrait s'établir autour de 3 % en 2022, selon le FMI qui note que les récentes tensions inflationnistes « restent maîtrisées et devraient s'estomper à moyen terme », souligne-t-on, faisant observer que le Fonds table sur « des réformes structurelles efficaces et rapides pour accélérer la croissance à moyen terme », dans le cadre du Nouveau modèle de développement (NMD), un pacte national à l'initiative de SM le Roi Mohammed VI qui trace les priorités socio-économiques du Royaume à l'horizon 2035. Par ailleurs, le FMI qualifie de « prioritaires » le projet visant à étendre la protection sociale à tous les Marocains, ainsi que les réformes du secteur des entreprises publiques et du système éducatif, observe l'hebdomadaire, ajoutant que le nouveau gouvernement marocain "a affiché comme ambition de réduire les profondes disparités sociales et territoriales qui affectent le Maroc". Le Royaume a prévu dans son budget 2022 un investissement public « record » de 245 milliards de dirhams, soit plus de 23 milliards d'euros. Le projet de loi de finances (PLF) « se base sur trois priorités : l'emploi, l'éducation et la santé », a expliqué la ministre de l'Economie et des Finances Nadia Fettah Alaoui, s'exprimant en octobre dernier. Il prévoit notamment la création de 250 000 emplois sur deux ans « en faveur des jeunes ayant perdu leur travail à cause de la crise dans les chantiers de travaux publics », a précisé la ministre. Quelque 50 000 autres jeunes devraient bénéficier d'aides pour la création d'entreprises, d'après la ministre, rappelle Le Point.
* La croissance prévue à 6,3% en 2021 au Maroc (FMI)