La conférence sur le climat à Glasgow est parvenue à un accord difficile en adoptant samedi soir le "Pacte de Glasgow pour le climat" visant à accélérer la lutte contre le réchauffement climatique. Après des négociations tendues et des changements de dernières minutes introduits par la Chine et l'Inde sur les énergies fossiles, le président de la COP, Alok Sharma, a donné le coup de marteau scellant le pacte de Glasgow. Les modifications ultimes, notamment celle introduit par l'Inde qui a demandé à ce que le texte final de l'accord soit modifié de manière à ce que l'on parle de "réduction progressive" plutôt que d'"élimination progressive" du charbon, n'ont pas manqués de susciter la colère de diverses parties comme la Suisse qui a fait part de sa "profonde déception" quant à la décision d'"édulcorer" le langage relatif aux combustibles fossiles et au charbon. Les Fidji et les Îles Marshall ont également fait part de leur "immense déception", alors que le Liechtenstein a souligné que ce changement n'était pas en phase avec l'objectif poursuivi par cette COP, à savoir de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Pour sa part, le Mexique a dénoncé un processus "non inclusif et non transparent", affirmant avoir été mis à l'écart. Toutefois, l'ensemble des pays ont fini par accepter cette décision dans un "esprit de compromis" et pour le "bien de tous", notamment après les excuses émues présentées par M. Sharma qui a déclaré en pleurs: "Je comprends la profonde déception, mais il est vital que nous protégions ce texte". La version définitive appelle donc à "intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles". Ce qui reste un effort inédit puisqu'aucune mention n'est faite aux énergies fossiles dans l'accord de Paris. Le texte appelle les Etats membres à relever leurs engagements de réductions plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris, et ce dès 2022. Bien que l'accord trouvé ne garantit pas le respect de l'objectif de limiter le réchauffement "bien en deçà" de 2°C et si possible à 1,5°C, il offre toutefois la possibilité de le "maintenir en vie", conformément au but poursuivi durant les deux dernières semaines par la présidence britannique. Le Pacte ne répond pas aux attentes des pays en développement, en particulier sur le sujet brulant du financement spécifique des "pertes et préjudices" qu'ils subissent déjà du fait du réchauffement climatique. Ce mécanisme a notamment été bloqué par les Etats-Unis et l'Union Européenne. Le sommet de Glasgow devait prendre fin vendredi à 18h00 mais l'impossibilité de parvenir à un accord a poussé la présidence à prolonger la COP et à poursuivre les négociations en vue de trouver un compromis permettant d'adopter le pacte de Glasgow.
* COP26 : les pays appelés à relever leurs engagements de réduction d'émissions dès 2022