Les flux mondiaux d'investissement étranger direct (IED) ont avancé plus que prévu de janvier à juin pour atteindre plus de 850 milliards de dollars, selon un nouveau rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publié à Genève. L'étude montre une dynamique de rebond plus forte que prévu, mais la reprise rapide des IED et les perspectives optimistes masquent des disparités croissantes des flux d'IED entre les économies développées et celles des pays en développement, signale la CNUCED. Elle montre aussi «le décalage des investissements et le retard pris dans la reprise généralisée des investissements nouveaux dans les capacités productives», a déclaré James Zhan, directeur des investissements et des entreprises à la CNUCED. Trois quarts des flux de relance, soit 373 milliards de dollars, ont été menés vers les pays riches, plus que doublant. Alors qu'ils n'ont augmenté que de 30 % vers les pays à revenus intermédiaires et qu'ils ont reculé de 9 % vers les pays pauvres. Les IED ont atteint près de 430 milliards de dollars dans les pays riches sur six mois, trois fois plus que l'année dernière tandis que les arrivées vers les Etats-Unis ont augmenté de 90%. D'une manière générale, les économies développées ont enregistré la plus forte hausse, les IED atteignant un montant estimé à 424 milliards de dollars au premier semestre 2021. Il s'agit de plus de trois fois le niveau exceptionnellement bas de 2020.
Global #FDI flows in the first half of 2021 rebounded to $852 billion, recovering more than 70% of last year's #COVID19-induced crash. But the recovery has been highly uneven, a new @UNCTAD report warns. https://t.co/okC60teXxU pic.twitter.com/RCqY0wehfQ — UNCTAD (@UNCTAD) October 18, 2021 En Europe, bien que la majeure partie de la croissance soit due à des renversements de tendance dans les pays où les mouvements de conduits sont importants, plusieurs grandes économies ont connu des augmentations considérables, ne restant en moyenne que 5 % en dessous des niveaux trimestriels pré-pandémiques. Les flux d'IED dans les économies en développement ont également augmenté de manière significative. Le volume dans les pays en développement est similaire à celui des pays riches, mais il porte sur davantage d'Etats. Les IED totalisent 427 milliards de dollars au premier semestre 2021. L'Est de l'Asie a observé une accélération de 25 %, tandis que l'Amérique du Sud est revenue à ses niveaux proches d'avant la pandémie. Selon la CNUCED, une augmentation a aussi été identifiée en Afrique et dans le reste de l'Asie. Par ailleurs, les dispositifs financiers internationaux ont augmenté d'un tiers en nombre et près de trois quarts en termes de montants. Cette extension a été identifiée dans la plupart des régions aisées, en Asie et dans une partie de l'Amérique latine. Toutefois, les perspectives d'investissement dans les infrastructures sont solides grâce aux plans de relance COVID-19, mais les investissements dans l'industrie restent faibles. Dans le secteur des infrastructures, cette confiance des investisseurs est la plus manifeste, grâce aux conditions de financement à long terme favorables, aux mesures de relance et aux programmes d'investissement à l'étranger. Les opérations internationales de financement de projets ont augmenté de 32 % en nombre (74 % en valeur), avec des hausses importantes dans la plupart des régions à revenu élevé ainsi qu'en Asie et en Amérique du Sud. En revanche, la confiance des investisseurs dans l'industrie et les chaînes de valeur mondiales reste « chancelante ». Sur un autre plan, le financement international de projets dans le domaine des énergies renouvelables et des services publics reste le secteur à plus forte croissance. Toutefois, la reprise des flux d'investissement vers les secteurs pertinents pour les objectifs du développement durable (ODD) dans les pays en développement reste « fragile ». En effet, dans les pays en développement, les investissements dans des composantes importantes pour les ODD ont reculé depuis le début de la pandémie. Cette partie de la planète a d'ailleurs beaucoup souffert pendant la pandémie, avec des baisses à deux chiffres dans presque tous les secteurs. « Les incertitudes restent nombreuses », a précisé James Zhan. Dans les pays les moins avancés par exemple, le nombre de projets d'investissement en rapport avec les ODD continue de diminuer rapidement. Le nombre total des projets d'investissement liés aux ODD dans les économies des pays en développement a encore diminué de 6 %.