Le Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem) s'intéresse à une nouvelle affaire d'expulsion qu'il considère illégale. Et elle concerne une nouvelle fois des ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC). Le 20 mars, le Gadem a alerté sur la possible expulsion d'un nourrisson de cinq jours vers la RDC. Les faits remontent au 11 mars, lorsqu'une ressortissante congolaise enceinte de neuf mois, en partance pour l'Allemagne, était en transit à l'aéroport Mohammed V de Casablanca. « La police aux frontières a décidé de la maintenir en zone d'attente dans l'intention de la renvoyer, le jour même, dans son pays d'origine, la RDC, au motif d'une ‘falsification' de son visa Schengen pour l'Allemagne », écrit le Gadem dans un communiqué. Transportée à l'hôpital Ibn Rochd de Casablanca sous surveillance policière, la femme a accouché 48 heures après son hospitalisation. Cet accouchement n'a pourtant pas remis en question la décision de l'expliquer, assure l'organisation. « Madame Mandika et son bébé de 5 jours font toujours l'objet d'une décision de reconduite à la frontière et elle n'a jamais reçu de notification écrite de la décision administrative d'éloignement », déplore le Gadem. Pour l'organisation qui milite pour le droit des étrangers et des migrants au Maroc, cette décision viole les engagements internationaux du Maroc, ainsi que les articles 26 et 29 de la loi n°02-03 qui protège les enfants et les femmes enceinte contre toute mesure d'éloignement. Cette affaire fait suite à l'ordre d'expulsion d'une mineure, également issue de la RDC, en début du mois. Maintenue dans la zone d'attente de l'aéroport Mohammed V de Casablanca pendant près d'un mois, l'enfant a été empêchée de rentrer sur le territoire national et devait être reconduite en RDC.