La cheffe des droits de l'homme de l'ONU a tracé mardi aux talibans une "ligne rouge", les exhortant à respecter les droits des femmes en Afghanistan, en particulier l'accès à une éducation de qualité. S'exprimant à l'ouverture d'une réunion spéciale du Conseil des droits de l'homme (CDH) sur l'Afghanistan, Michelle Bachelet a appelé les talibans à respecter leurs promesses en matière notamment de respect des droits des femmes. "Une ligne rouge fondamentale sera la façon dont les talibans traitent les femmes et les filles et respectent leurs droits à la liberté, à la liberté de mouvement, à l'éducation, à l'expression personnelle et à l'emploi, conformément aux normes internationales en matière de droits humains", a déclaré la Haute-Commissaire aux droits de l'homme. "En particulier, la garantie de l'accès à une éducation secondaire de qualité pour les filles sera un indicateur essentiel de l'engagement" des talibans en faveur des droits humains, a-t-elle ajouté, en demandant la mise en place d'un gouvernement "inclusif" avec une représentation significative des femmes. La session extraordinaire sur l'Afghanistan se tient à la demande du Pakistan, en tant que coordinateur de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) sur les droits humains et les questions humanitaires, et de l'Afghanistan, représenté par Nasir Ahmad Andisha, le diplomate que l'ancien gouvernement avait nommé, avec le soutien de près d'une centaine de pays, dont la France et les Etats-Unis. Nasir Ahmad Andisha a appelé le CDH à envoyer "un message fort à toutes les parties, y compris aux talibans, pour leur faire comprendre que les atteintes aux droits humains auront des conséquences". Pendant les débats, une soixantaine de pays ont présenté une déclaration conjointe lue par la représentante espagnole auprès des Nations unies, Aurora Diaz-Rato, demandant notamment "l'arrêt immédiat des assassinats ciblés de défenseurs des droits des femmes".
* Afghanistan : l'UNESCO appelle à la protection du patrimoine culturel dans sa diversité