La canicule qui sévit actuellement en Grèce, décrite comme la pire depuis 30 ans dans le pays, illustre la multiplication des vagues de chaleur en Europe, conséquence du réchauffement climatique de la planète. En effet, les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur selon les scientifiques. Depuis le 29 juillet, la Grèce traverse une vague de chaleur intense. C'est la "pire canicule depuis 1987" selon le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Cet épisode devrait atteindre un pic lundi et mardi, avec des températures de 45°C.
Mediterranean Heat Wave (2):Incredible 24 Hours Minimum temperatures in Greece on 31 July. The 34.3C Tmin at Kalymnos Island is the highest Tmin ever recorded in July in Europe and 2nd highest overall after the 36.0C at Palermo,Sicily of June 2007. The August record will follow ! pic.twitter.com/JVOwzYm5vB — Extreme Temperatures Around The World (@extremetemps) July 31, 2021
Sécheresse et fortes chaleurs provoquent parallèlement d'importants incendies sur le pourtour méditerranéen, en Grèce comme en Turquie, en Italie ou en Espagne. Entre le 11 et le 13 juillet, le centre et le sud de l'Espagne ont été aux prises avec une vague de chaleur et des températures dépassant les 40°C. Ceci rappelle l'été 2019, marqué par deux vagues de chaleur sur l'Europe, fin juin et dans la seconde moitié de juillet. Ces deux épisodes auraient provoqué la mort de 2.500 personnes, selon une estimation du centre de recherche CRED de l'Université de Louvain (Belgique). Un pic historique de chaleur avait été atteint en France le 28 juin à Vérargues dans l'Hérault (sud) avec 46°C. Les 24 et 25 juillet de la même année, Pays-Bas, Belgique, Allemagne et Royaume-Uni relèvent des températures records: 42,6°C à Lingen (nord-ouest de l'Allemagne), 41,8°C à Begijnendijk (nord de la Belgique), 40,4°C dans le sud des Pays-Bas et 38,7°C à Cambridge (est de l'Angleterre). Pour sa part, l'année 2018 a été marquée, lors de la seconde moitié de juillet et le début d'août, par de très hautes températures et par une sécheresse intense qui met au plus bas le niveau des cours d'eau, comme le Danube en Europe centrale. La période est surtout marquée par des feux de forêt destructeurs au Portugal et en Espagne, et cette dernière enregistre la plus haute température jamais atteinte sur son sol : 47,3°C le 13 juillet 2018 à Montoro, près de Cordoue. Durant l'été 2015, la France connait quatre épisodes caniculaires qui ont provoqué un total estimé de 1.700 morts, selon l'agence sanitaire Santé Publique France. Une longue période chaude et sèche s'abat de la fin juin jusqu'à la fin juillet sur les pays d'Europe centrale et du sud du continent. La Hongrie déplore plus de 500 morts tandis que l'Italie, la Macédoine et la Serbie sont touchées par de nombreux feux de forêts. Globalement, l'Europe de l'Ouest, particulièrement la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal connaissent des températures exceptionnelles dans la première moitié du mois d'août. Le 1er août 2003, le Portugal enregistre un pic de chaleur avec la température record de 47,3°C à Amareleja (sud). Les services d'urgence dans les pays européens voient affluer des personnes âgées en détresse. Des travaux scientifiques financés par l'UE ont évalué, après coup, à 70.000 les décès supplémentaires dans 16 pays européens en raison de cette vague de chaleur de 2003. Les bilans les plus lourds sont pour la France et l'Italie, avec environ 20.000 morts chacun, selon cette évaluation publiée en 2007.
* Urgence climatique : L'ONU appelle à des engagements nationaux plus ambitieux