Quatre personnes sont décédées dans le vaste incendie qui ravage le flanc sud du massif forestier du Troodos, sur l'île de Chypre, ont annoncé dimanche 4 juillet les autorités locales, le président évoquant l'une des pires catastrophes de l'histoire récente du pays. Le feu qui s'est déclaré samedi au nord de la ville portuaire de Limassol a embrasé le flanc sud du massif, principal poumon vert de ce petit pays de l'Union européenne. Les pompiers ont réussi dans la matinée de dimanche à maîtriser les flammes mais craignent une reprise en raison de vents plus violents en fin de journée. Quatre corps carbonisés ont été découverts à proximité du village d'Odos, dans le district de Larnaca (sud), a déclaré aux journalistes le ministre de l'Intérieur, Nicos Nouris. Ces cadavres sont en cours d'identification, a-t-il précisé. D'après le journal Phileleftheros, les corps ont été retrouvés à 400 mètres de leur véhicule carbonisé. Un homme de 67 ans, soupçonné d'avoir provoqué l'incendie, a été arrêté. Un témoin l'aurait vu quitter les lieux dans sa voiture au moment du déclenchement de l'incendie, a indiqué la police, ajoutant qu'il pourrait aussi faire face à des accusations d'homicide involontaire pour la mort des quatre Egyptiens. Situé dans le sud-est du bassin méditerranéen, Chypre connaît de fréquents feux de forêt durant la longue période de sècheresse estivale, qui court traditionnellement de juin à octobre, sous des températures caniculaires. Le président Nikos Anastasiades s'est rendu dimanche matin au centre de gestion de crise dans le village de Vavatsinia, situé à quelques kilomètres à l'est de l'incendie, avant de se rendre dans des zones ravagées par les flammes. "Plus de 55 kilomètres carrés" ont été ravagés, a-t-il déclaré à la presse, avertissant sur la possibilité d'une reprise de l'incendie. "La situation est sous contrôle partiel, ce qui nous inquiète c'est une augmentation de la force des vents dans l'après-midi", a-t-il ajouté. L'incendie est "le plus vaste" enregistré sur l'île depuis 1974", date de la partition de l'île après l'invasion de la partie nord par l'armée turque en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce, a écrit M. Anastasiades dans un tweet, évoquant "une tragédie".