Ce mercredi 8 mars se tient le premier forum des « Panafricaines », une rencontre où une centaine de journalistes femmes issues de tout le continent font le point sur la réalité de la femme africaine et sa présence dans les médias. « Le constat de la situation de la femme dans les pays africains est à peu près le même, et il est plutôt mitigé », a souligné d'emblée le directeur général du groupe 2M, Salim Cheikh. Ce constat, il le tire de ses observations autour de la présence médiatique des femmes dans les médias, autant sur le plan quantitatif que qualitatif. « Beaucoup d'émissions sont présentées par des femmes, mais dès lors qu'il y a des émissions politiques, moins de 20% des experts invités sont de sexe féminin, c'est pour cela qu'il y a du travail a faire », a-t-il déclaré. 2M Ce constant, les chiffres le prouvent, et les témoignages aussi. Tout au long de cette journée de rencontre des « Panafricaines », plusieurs femmes journalistes issues de différents pays d'Afrique ont exposé la réalité dont souffrent encore plusieurs femmes, soit dans l'exercice de leur métier, soit dans la place que réservent les médias à celles-ci. « On m'a demandé si c'était moi qui écrivais mes éditos » « Aucune femme au Niger n'exerce dans la presse écrite privée. Nos médias au Niger continuent de véhiculer des clichés. Et quand les femmes sont mises en avant médiatiquement, elles sont rarement présentées comme des modèles. Sans oublier que les médias n'ont pas recours aux expertes femmes chez nous », a relevé Amina Niandou, président de l'association des professionnelles africaines de la communication. Ces inégalités, elles se vivent également au quotidien. « Un jour, j'ai rencontré un homme très influent. Il m'a posé des questions sur mes éditos et m'a demandé si c'était moi qui les écrivais », a témoigné sur la scène des « Panafricaines » Aicha Akalay, directrice de publication du magazine TelQuel et du site Telquel.ma. 2M Sa consoeur Bahia Amrani, directrice de publication du magazine Le Reporter, a relevé les obstacles qui s'érigent encore devant les femmes et la liberté de la presse dans le code de la presse marocain, et a souligné son engagement pour contribuer au changement. Pour Souad El Tayeb, directrice de Radio Monte Carlo Doualiya, « les femmes n'ont plus rien à prouver en exerçant leur métier. Ce qui manque, en revanche, c'est ce coup de pouce qui doit venir des dirigeants pour les aider à casser ce plafond de verre ». Pour cette journaliste, « nous avons la responsabilité morale envers les jeunes journalistes qui arrivent dans le métier, pour qu'elles aient confiance en elles ».