La 26ème édition du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan (FCMT) s'est ouverte, vendredi, en version réduite et virtuelle, l'occasion de renouer le contact avec les amateurs de l'art et les passionnés du cinéma. S'exprimant à cette occasion, le président du festival, Ahmed Housni, a souligné que la Fondation du festival a décidé d'organiser cette édition en mode digital, afin d'éviter qu'elle soit reportée ou repoussée, à cause des répercussions de la situation épidémiologique actuelle (Covid-19), comme cela s'est produit l'année dernière. Après avoir rappelé que cette édition devait se tenir, en mars 2020, avant que les organisateurs ne prennent la décision de la reporter, en raison de la pandémie, M. Housni a précisé que les grandes sections du festival sont maintenues, en l'occurrence les compétitions (longs métrages de fiction et documentaires) et le programme de la Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRECI). Le Festival propose au public un accès direct aux films programmés pour l'édition 2021, qui seront disponibles sur la plateforme Festival Scope, a-t-il fait savoir, notant que cette édition propose une exposition des affiches du festival créées par l'artiste peintre, Abdelkrim Ouazzani, une invitation au bonheur et chroniques des rêves et des mutations du festival, le but étant de rendre hommage à cet artiste talentueux, qui a marqué de son empreinte la scène culturelle marocaine. Pour sa part, le président d'honneur du festival, Mehdi Qotbi, a exprimé sa joie d'assurer la présidence d'honneur de ce prestigieux festival, qui, depuis 40 ans, renforce le dialogue entre les arts plastiques et le cinéma, et promeut la création artistique dans toute sa diversité, notant que l'artiste plasticien Abdelkrim Ouazzani a réussi à donner à cette manifestation une identité visuelle originale. "Le choix de la ville de Tétouan pour abriter cet événement culturel important n'est pas un hasard, il est motivé par le fait que cette ville constitue le berceau du premier institut des beaux arts au Royaume", a-t-il noté, relevant que cette édition vise à célébrer de la plus belle des façons le cinéma et à tracer une calligraphie colorée, pour donner de l'espoir en cette période difficile, où nous avons besoin d'espoir et de lumière. De son côté, le directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), Sarim Fassi Fihri, a assuré que le festival s'est imposé par son professionnalisme sur les deux rives de la Méditerranée et a su fédérer les professionnels de l'industrie cinématographique autour de cette manifestation, notant que la programmation artistique riche et variée proposée par la festival a contribué largement à sa pérennisation. La cérémonie d'ouverture de cette édition a été marquée par le vernissage de l'exposition des Affiches du festival créées par Abdelkrim Ouazzani, qui a eu lieu à l'Institut national des beaux arts (INBA) de Tétouan, en présence d'un parterre d'artistes, d'intellectuels et de férus de l'art et de la créativité. Il convient de noter que neuf longs métrages de fiction et 6 documentaires sont en lice dans le cadre de cette édition. Dans la catégorie des longs métrages, les films en lice sont "Stitches" (Šavovi) du réalisateur Miroslav Terzić (Slovénie/Croatie), "Le père (Bashtata)", de Kristina Grozeva et Petar Valchanov (Bulgarie/Grèce), "Les héros ne meurent jamais" de Aude Léa Rapin (France/Belgique), "1982" de Oualid Mouaness (Liban), "Entre ciel et terre" de Najwa Najjar (Palestine), "Les épouvantails" de Nouri Bouzid (Tunisie), "Les femmes du pavillon J" de Mohamed Nadif (Maroc), "Zizotek" de Vardis Marinakis (Grèce), et "Stepp, Bozkir" de Ali Özel (Turquie). Quant au documentaire, les films en compétition sont "A l'Aube de nos rêves" de Emna Mrabet (Tunisie), "Zumiriki" de Oskar Alegria (Espagne), "Mineurs" de Mortada Ouahib (France/Maroc), "Avant le déclin du jour" de Ali Essafi (Maroc), "La reine Lear" (Queen Lear), de Kraliçe Learby et Pelin Esmer (Turquie), et "For Sama" de Waad al-Kateab (Syrie). Concernant la programmation spéciale de la Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRECI), elle comprend les films "J'accuse" de Roman Polanski (France), "Lillian" de Andreas Horvath (Autriche) et "Les trois soeurs" de Emin Alper (Turquie). La catégorie "Coup de coeur" du festival sera, quant à elle, marquée par la projection des films "Le traitre" de Marco Bellocchio (Italie) et "Madre" de Rodrigo Sorogoyen (Espagne). Le jury des longs métrages de fiction est présidé par le réalisateur, scénariste et producteur franco-ivoirien, Jacques Trabi, qui est entouré, pour assurer sa mission délicate, par Mabel Lozano, actrice et cinéaste espagnole, Mohamed Laroussi, écrivain marocain, scénariste et critique de cinéma, et Mohamed El Baz, artiste-peintre marocain. Présidé par la réalisatrice, actrice et photographe française, Marion Stalens, le jury du film documentaire est, quant à lui, composé de Fanny Aubert Malaurie, conseillère cinéma au département cinéma à l'Institut français de Paris (France), d'Irit Neidhardt, productrice, distributrice et critique de cinéma (Mec film, Allemagne), de Hamid Benamra, réalisateur et critique de cinéma franco-algérien, et du tunisien Fathi Kharat, ancien secrétaire général de Festival de Carthage et ex-directeur du centre national du cinéma et de l'image en Tunisie. La mission du président du jury de la critique "Mustapha Mesnaoui" est confiée à Nasri Hajjaj, réalisateur, écrivain et journaliste palestinien. Il est assisté par Amal Al Ajmal, professeur des arts en Egypte, scénariste et critique de cinéma, de Laila Charadi, chercheur marocaine dans le domaine du cinéma, de Lourdes Palacios, présidente de l'association des écrivaines et écrivains cinématographiques espagnoles, et de Adil Semmar, critique de cinéma, journaliste marocain et directeur de la plateforme MaghrebArt. Au menu de cette édition figurent également un colloque international sous le thème "cinéma et peinture, frontière ou prospérité?", une rencontre sur "comment les festivals pourraient-ils participer au retour du cinéma?" et une master class encadrée par le réalisateur marocain, Mohamed Chrif Tribak, sur son parcours et son expérience.