Tant attendu, le projet de loi portant usage légal du cannabis, adopté aujourd'hui en conseil de gouvernement, focalise toutes les attentions depuis son premier examen en conseil de gouvernement le 25 février dernier. Considéré par certains comme la seule solution aux problèmes des agriculteurs du cannabis dans les régions du Nord, ce cadre légal présente visiblement des opportunités pour ces populations, montre que le Royaume est en train de franchir le cap, mais nécessite “un travail conjoint et un développement d'infrastructures”. Contacté par 2M.ma, Abdellatif Adebib, Représentant des Associations locales de développement se félicite de ce Projet de Loi qui "dépasse les contraintes liées au tabou et représente une avancée en la matière". “Nous avons plaidé pendant plusieurs années pour l'adoption de ce projet de Loi qui a été une surprise pour la communauté internationale . Nous estimons que seule la légalisation de cette Culture pourra régler les différents problèmes et défis auxquels font face les régions du Nord”, précise M. Adebib. Toutefois, le militant associatif précise que ce cadre légal, qui prévoit la création de l'Agence nationale de réglementation des activités relatives au chanvre indien", doit veiller à améliorer en priorité, la situation des agriculteurs des “zones historiques” de la culture du cannabis du “terroir”. * Culture du cannabis : Développement alternatif, quelles répercussions sur les régions du Nord ? (APDN) “La légalisation ne doit pas être profitable aux multinationales au détriment des petits agriculteurs, pour qui cette culture est la principale source de revenu”, argue-t-il, ajoutant qu'il faut préciser le type de graines qui feraient l'objet de cette légalisation. Et de souligner que les associations locales de développement dans les régions concernées saluent ce Projet de Loi qui mettra fin, si adopté, à l'aspect illicite de la culture de cette plante si elle est destinée "à des fins médicales et industrielles", mais appellent toutes les parties prenantes à contribuer à ce chantier national, (Ministères, Agences de développement, société civile et autres). * Dix principales opportunités offertes par le développement du cannabis licite au Maroc Dans cet ordre d'idées, le Représentant des Associations locales de développement appelle à approfondir la recherche scientifique permettant d'examiner cette plante , notamment celle du terroir (taux de Tétrahydrocannabinol THC, et de cannabidiol (CBD), afin d'en tirer profit au maximum et de cerner cette plante aux propriétés multiples. “C'est l'absence de la recherche scientifique qui a fait durer la prohibition ”, précise-t-il. Il convient de rappeler que le Maroc a été l'un des premiers pays à instaurer un cadre légal pour réglementer l'usage des drogues à des fins thérapeutiques à travers le Dahir du 12 Rébia II 1341 (2 décembre 1922) portant règlement sur l'importation, le commerce, la détention et l'usage des substances vénéneuses, avant qu'il ne soit interdit, dans toutes les activités légales, selon le Dahir du 20 chaabane 1373 (24 avril 1954) portant prohibition du chanvre à kif. * Culture, production, transformation et exportation du cannabis... Ce que prévoit le projet de loi 13-21