Manque de qualification de la main d'œuvre, faible qualité de l'emploi, précarité d'insertion dans le marché du travail. Autant de défaillances qui entachent le système de l'emploi marocain dans son ensemble. Dans sa dernière note sur la qualité de l'emploi dans le royaume au titre de l'année 2016, le Haut Commissariat au Plan (HCP) dresse un diagnostic particulièrement sévère. Mauvaise qualité de l'emploi et main d'oeuvre non-qualifiée Le constat est sans appel. La population active marocaine est de moins en moins qualifiée. En témoigne les chiffres alarmants livrés par le HCP. Près d'un jeune sur quatre, âgé de 15 à 24 ans, ne travaille pas, n'est pas à l'école et ne suit aucune formation. La faible qualité de l'emploi est également pointée du doigt par l'institution d'Ahmed Lahlimi. Sur 10 millions d'actifs occupés âgés de 15 ans et plus, 60,4% n'ont aucun diplôme, 27,2% ont un diplôme de niveau moyen, et 12,4% seulement sont titulaire de diplômes du niveau supérieur, à savoir les baccalauréats, les diplômes de techniciens et les diplômes d'enseignement supérieur. Cette tendance est plutôt observée dans les secteurs de "l'agriculture, forêt et pêche", où 82,5% des employés ne détiennent aucun diplôme, les BTP avec un taux de 64,9%, l'industrie (50,3%) puis les services (41,5%). Pis encore, la formation en milieu professionnel reste quasi-inexistante. En 2016, 98,2% des salariés n'ont bénéficié d'aucune formation prise en charge par l'employeur. Mode précaire d'insertion dans le marché du travail Parmi 10 millions d'actifs occupés, 20,5% exercent un emploi non rémunéré , tandis que 9% exercent un travail à titre occasionnel ou saisonnier. Autre dysfonctionnement constaté, 40% des actifs occupés travaillent plus de 48 heures par semaine au niveau national. Ces durées de travail maximales sont plus enregistrées au niveau urbain (47% ). Monde du travail peu organisé et faiblement protégé Près des deux-tiers des salariés ne disposent pas de contrat qui formalise leur relation avec leur employeur. Le taux record a été recensé dans le secteur des BTP (89,7% de l'emploi total). En outre, 96,6% des actifs occupés ne sont pas affiliés à une organisation syndicale ou professionnelle. Une proportion qui atteint 92,4% en milieu urbain et 98,3% en milieu rural. S'agissant de la couverture médicale, 64,6% en bénéficient en milieu urbain et 92,8% en milieu rural. Pour finir, le rapport relève les perceptions des actifs occupés sur l'emploi. Près d'un actif occupé sur cinq n'est pas satisfait de son emploi et exprime le désir d'en changer. 71% d'entre eux évoquent le niveau de rémunération, 9,4% des conditions de travail plus favorables, 9,1% l'instabilité de l'emploi, et 5,1% l'inadéquation de l'emploi à la formation reçue.