Une année exceptionnelle et sans précédent. L'année 2020 restera à jamais dans les annales du football mondial et national. Au Maroc, comme ailleurs, les professionnels et les fans de la discipline ont été forcés à vivre leur passion dans des conditions extraordinaires à cause de la pandémie. Mais l'année a été également pleine d'enjeux, mettant le football marocain sur le bon chemin. Le 14 mars, la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) annonce la suspension de tous les matchs de football au Royaume, toutes catégories confondues, jusqu'à nouvel ordre. C'est ainsi, comme partout au monde, que le football a marqué le début de son année. Contrairement aux clubs européens qui ont graduellement repris leurs entraînements avant même la levée du confinement, les équipes marocaines ont pratiquement gelé leurs activités, ce qui impactera naturellement l'état athlétique des joueurs après la reprise des compétitions. Un retour difficile Après presque quatre mois d'arrêt, la FRMF a donc décidé de reprendre la Botola, alors que les rumeurs rapportaient une possibilité d'annoncer une fin prématurée du championnat. Le département de Fouzi Lekjaâ a ainsi choisi la date du 24 juillet pour la reprise des matchs, avec un dispositif précis et des mesures sanitaires accompagnant les préparatifs, les entraînements et les matchs, en l'absence supporters, qui faisaient les beaux jours de la Botola avant, surtout quand le produit footballistique proposé sur la pelouse, laisse à désirer. Mais rien de cela n'empêchera d'arriver ce que la Fédération appréhendait. Des dizaines de cas de Covid-19 parmi les clubs, avant et après la reprise, des matchs reportés et des matchs joués avec des équipes amoindries...Ou même des matchs suspendus par les autorités aux yeux de tous, comme l'ont immortalisé les images surréalistes diffusées sur la télévision nationale lors de la retransmission du match opposant le KAC Kénitra au Widad Témara, le 29 juillet, interrompu par une représentante des autorités locales, en raison du non-respect du protocole sanitaire. Sur cette épreuve, faut-il le dire, les clubs ont échoué. Le championnat se poursuit par la suite dans la difficulté, avec une intervention fédérale qui obligera les clubs à mettre leurs joueurs et staffs en isolement sanitaire en attendant la fin de la saison. Le 11 octobre, clap de fin. Le Raja Casablanca est déclaré sacré champion au bout de suspens à la toute dernière journée de la Botola. Un souci de moins pour la FRMF. Football Féminin: enfin le déclic ? Depuis son arrivée à la tête de la FRMF, Fouzi Lekjaâ n'a pas cessé de réitérer son attachement au développement du football féminin au Maroc. Si 2021 seracertainement l'année de la mise en oeuvre, 2020 restera tout de même celle de la concrétisation de l'idée et la naissance d'un gros chantier, en synergie avec la vision de la FIFA qui mise désormais sur la popularisation du foot féminin. Quelques mois après l'installation d'une nouvelle Direction technique nationale (DTN), sous les commandes d'Osian Roberts, la FRMF a signé en août, une convention d'objectifs avec la Ligue nationale du football féminin (LNFF), les Ligues régionales et la Direction technique nationale (DTN) dans le but de développer la discipline. La convention comprend dans son volet sportif le lancement d'un championnat professionnel (D1, D2) et l'instauration d'un championnat national U17 et des championnats régionaux des catégories de jeunes. Chose promise chose due. Au cours du mois de novembre, à l'issue d'une réunion du comité directeur de la FRMF, cette dernière annonce le lancement de la Botola féminine. Dans la foulée, le tirage au sort de cette toute première Botola sera effectué, le 7 décembre à Rabat et diffusée en direct pour les téléspectateurs marocains. Cette première saison se jouera par ailleurs avec 14 équipes sur 26 journées et devra démarrer au début de l'année 2021. Dans le même esprit, et comme le onze national demeure forcément la vitrine du football marocain à l'étranger, la FRMF décide de ramener un sélectionneur poids lourd pour assurer la mission en compagnie des Lionnes de l'Atlas. Elle nommera ainsi l'entraineur français Reynald Pedros, nouveau sélectionneur de l'équipe nationale féminine. Il devra également chapeauter l'ensemble des équipes féminines nationales, toutes catégories confondues. Une référence dans le monde du football féminin. En 2018, il a été choisi par la FIFA, comme meilleur entraineur de l'année, grâce notamment à son succès avec l'Olympique Lyonnais. Sous ses commandes, l'OL a dominé la scène européenne en décrochant deux année de suite, 2018 et 2019, le titre de la Ligue des Champions. Lekjaâ : après la CAF, c'est la FIFA Le Maroc voit gros et c'est légitime. Les moyens mis à disposition du football marocain pour son dévélppement et son retour en force sur la scéne du football africain à travers les instances de la Confédération africaine de football (CAF). Fouzi Lekjaâ, jusqu'ici membre du comité exécutif de l'instance africaine et d'autres instances influentes de l'organisation continentale, a déposé le 11 décembre sa candidature pour le poste de membre du Conseil de la FIFA, lors de la prochaine Assemblée générale de la CAF prévue à Rabat le 12 Mars 2021. Il s'agit de la première candidature du Maroc à cette instance sportive mondiale. Une décision importante qui mettra le patron du foot national, représentant footballistique du Maroc sur la scéne internationale, face à des enjeux importants, lui qui jouit du respect d'Infantino Gianni, président de la FIFA, "C'est un passionné de football de toute façon, on ne le découvre pas aujourd'hui. Je suis sûr qu'il va contribuer au développement du football africain", avait confié en 2017 le patron de la FIFA en évoquant le président de la FRMF. Botola: des ambitions et des attentes Avec un nouveau sponsor, Inwi, la Botola 2020/2021 a donc démarré le 4 décembre avec un dispositif sur mesure pour éviter les erreurs du passé en matière de planning et mettre un terme aux reports répétitifs des matchs qui suscitent la désorganisation des compétitions et les polémiques, toxiques pour le déroulement des échéances, entre clubs et Ligue proffesionnelle. Dans ce sens, la FRMF s'est donc engagée avec un société étrangère en charge de la programmation de la Liga espagnole et la Premier League anglaise, pour s'occuper du calendrier de la Botola Pro afin de faciliter le bon déroulement du championnat national. Via un logiciel proposant plusieurs programmes, la FRMF a désormais de la visibilité concernant l'organisation des matchs de la Botola et de la Coupe. Encore mieux, il a été décidé que les clubs nationaux participeront à une seule compétition internationale chaque saison selon le rang occupé au classement du championnat national et aux matchs de Coupe du Trône. Après cinq journées disputées en Botola, la roue semble bien tourner pour la FRMF et les clubs qui prennent désormais du rythme et s'habitue à disputer normalement leurs matchs, dans un calendrier bien précis, à l'instar de tous les championnats professionnels au monde. Pourvu que ça dure.