Le coup d'envoi de la 13ème édition du festival de la culture soufie de Fès a été donné samedi en ligne, autour de la thématique de « l'art de la transmission ». Cette manifestation, dont les organisateurs ont choisi cette année de s'adapter aux mesures préventives liées à la pandémie de Covid19, met à l'honneur le patrimoine immatériel soufi, en revivifiant les grands textes des maîtres soufis. Le président du Festival, Faouzi Skalli, a mis, à cette occasion, l'accent sur la particularité de cette édition virtuelle, soulignant que « le but est que les nouveaux outils du digital puissent servir à la découverte de cette belle culture du soufisme à travers le monde et de s'en nourrir culturellement et spirituellement ». Il s'agit d'une expérience « innovante » inscrite désormais dans le patrimoine de ce festival et de sa plateforme numérique « Sufi Heritage », a-t-il ajouté. Selon lui, cette plateforme digitale « invitera les spiritualités du monde à rejoindre le festival dans cette entreprise commune pour réfléchir sur les moyens de résister à la globalisation d'une culture sans âme, qui n'épargne pas l'expression du religieux lui-même et peut conduire à une déshumanisation de plus en plus radicale ». La directrice artistique du festival, Carole Latifa Ameer, a souligné que l'art de la transmission est au cœur de la programmation de cette 13ème édition. « Cette année, nous partons à la rencontre de nos intervenants qui nous ouvrent les portes des grands centres spirituels soufis au Maroc et à travers le monde », a-t-elle dit. D'après l'association éponyme, le festival, qui souffle cette année sa treizième bougie, a su perpétuer son habituel esprit de transmission des expressions de beauté et de profondeur de ce patrimoine culturel et spirituel. Cette manifestation, qui mobilisera plus d'une soixantaine d'intervenants, dont des chercheurs, des spécialistes, des écrivains, des comédiens, des plasticiens, des musiciens et des guides spirituels, prévoit une programmation riche et variée, dont des grandes soirées soufies « sur les pas d'Ibn Arabi : de Murcie à Damas », « des résonances de Rumi à travers le monde », des tables rondes axées sur les sagesses et spiritualités face aux enjeux politiques, des « instants d'écoute » centrés sur la lecture des Sagesse de Joha. De Fès à Konya, en Turquie, de Grenade à Niamey, en passant par Lahore, au Pakistan, Madagh ou Bejaâd, le public sera accueilli dans des centres spirituels historiques. Elle englobe aussi des expositions artistiques, dont « vibrations spirituelles de Fès » et des soirées consacrées aux hauts lieux du soufisme, à travers le monde.