Le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, Fayez al-Sarraj, a annoncé mercredi soir être prêt à "quitter ses fonctions avant fin octobre" pour céder la place au nouvel exécutif qui sera élu à l'issue du dialogue inter-libyen, tenu à Bouznika. "J'annonce à tous mon souhait sincère de céder mes fonctions à un prochain pouvoir exécutif avant fin octobre au plus tard, en espérant que le Comité de dialogue achève ses travaux, choisisse un nouveau Conseil présidentiel et transfère les pouvoirs au Premier ministre conformément aux conclusions du Congrès de Berlin", a déclaré le chef du GNA, lors d'une brève allocution télévisée. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos politique où deux autorités se disputent le pouvoir: le GNA, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l'Est et une partie du Sud. En avril 2019, le maréchal Haftar avait lancé une offensive contre la capitale mais au bout de 14 mois de combats meurtriers, ses troupes, malgré le soutien de l'Egypte, des Emirats arabes unis et de la Russie, ont subi une défaite cinglante face aux forces pro-GNA, aidées militairement par la Turquie. Depuis, les rivaux libyens ont retrouvé le chemin du dialogue et des rencontres se sont déroulées parallèlement à Montreux, en Suisse, du 7 au 9 septembre, et à Bouznika, au Maroc, du 6 au 10 septembre pour relancer le dialogue et trouver une solution politique à la crise libyenne. Les commissions chargées de former un nouvel exécutif doivent "choisir un nouveau Conseil présidentiel et de nommer un nouveau chef de gouvernement qui prenne ses fonctions de manière pacifique", a souligné M. Sarraj, se félicitant des "recommandations préliminaires et prometteuses" des rencontres de Montreux et de Bouznika annonçant une "nouvelle phase en vue de réunifier les institutions et préparer des élections".