Le chef du gouvernement d'accord national a œuvré pour trouver un consensus entre les différentes parties libyennes Sarraj, et s'est félicité des «recommandations préliminaires et prometteuses» des rencontres de Bouznika L'issue politique à la crise que connaît la Libye est en marche. Le chef du gouvernement d'accord national (GAN) libyen, Faïez Sarraj, a annoncé, lors d'une brève allocution télévisée mercredi 16 septembre, être prêt à quitter ses fonctions avant fin octobre pour céder la place à un nouvel exécutif issu de pourparlers interlibyens. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos politique où deux autorités se disputent le pouvoir : le GAN, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l'Est et une partie du Sud. En avril 2019, le maréchal Haftar avait lancé une offensive contre la capitale mais au bout de 14 mois de combats meurtriers, ses troupes, malgré le soutien de l'Egypte, des Emirats arabes unis et de la Russie, ont subi une défaite cinglante face aux forces pro-GAN, aidées militairement par la Turquie. Depuis, les rivaux libyens ont retrouvé le chemin du dialogue et des rencontres se sont déroulées parallèlement à Montreux, en Suisse, du 7 au 9 septembre, et à Bouznika, au Maroc, du 6 au 10 septembre pour relancer le dialogue et trouver une solution politique à la crise libyenne. Des «difficultés insurmontables» pour trouver un consensus Les commissions chargées de former un nouvel exécutif doivent «choisir un nouveau Conseil présidentiel et de nommer un nouveau chef de gouvernement qui prenne ses fonctions de manière pacifique», a souligné M. Sarraj, se félicitant des «recommandations préliminaires et prometteuses» des rencontres de Montreux et de Bouznika annonçant une «nouvelle phase en vue de réunifier les institutions et préparer des élections». Désigné à la tête du GAN en vertu d'un accord politique signé à Skhirat (Maroc) fin 2015 sous l'égide de l'ONU, M. Sarraj n'avait pu s'installer dans la capitale Tripoli qu'en mars 2016 alors qu'une multitude de milices y faisaient la loi. Dans un climat politique et social «extrêmement polarisé», il a cherché à atteindre «le plus de consensus possible» entre les différentes parties «mais les difficultés ont été insurmontables», a-t-il indiqué dans son allocution. Encore aujourd'hui, «certaines parties s'obstinent à parier sur la solution militaire pour servir leurs objectifs», a regretté M. Sarraj.