L'économie algérienne figure parmi les trois économies les plus touchées par la récession en Afrique en 2020 à cause de la pandémie du Covid-19, révèle un rapport de la Banque africaine de développement (BAD). Selon des prévisions de la BAD, publiées cette semaine par la presse algérienne, l'Algérie figure en troisième position avec une récession de -4,4% à -5,4%, selon le scénario de base ou pessimiste, derrière l'Afrique du Sud (-6,3 % à -7,5%) et le Nigéria (-4,4 % à 7,2 %). Avec cette contraction de son PIB, l'Algérie paie ainsi sa très forte dépendance aux exportations de pétrole, dont le prix a été très impacté par la pandémie du coronavirus, qui a provoqué une chute de la demande mondiale de pétrole. Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales pour le mois de juin, la Banque mondiale souligne que le Produit intérieur brut réel (PIB réel) de l'Algérie devrait se contracter de 6,4% durant l'année 2020, suite à la pandémie du coronavirus ayant affecté l'ensemble de la planète. Avant que la pandémie du covid-19 n'éclate, la Banque mondiale prévoyait en janvier une croissance économique pour l'Algérie de l'ordre de 1,9% en 2020, en hausse par rapport à la croissance de 2019 estimée à 0,8%. Les nouvelles prévisions de la Banque mondiale se font ainsi plus pessimistes que celles effectuées précédemment par le Fonds monétaire international qui prévoyait en effet en avril que le PIB réel de l'Algérie devrait se contracter de 5,2% en 2020. Le rapport de la BAD révèle également que quatre pays africains ne seront pas touchés par la récession, à savoir l'Ethiopie (+3,6 % à +2,6 %), le Kenya (+1,4 % à +0,6 %), la Côte d'Ivoire (+3 % à +1,5 %) et le Sénégal (+2,8 % à +0,1 %). Leur atout principal est la diversification de leurs économies. Conséquence directe de cette récession qui va frapper plusieurs pays africains, 50 millions d'Africains pourraient devenir très pauvres, selon les prévisions de la BAD. "Entre 28,2 et 49,2 millions d'Africains pourraient basculer dans l'extrême pauvreté" en 2020 et 2021, selon les projections "de base" ou "pessimistes" de la banque qui prévoit aussi entre 24,6 et 30 millions d'emplois perdus.