Le militant Abdeloauahab Fersaoui, président du Rassemblement-Actions-Jeunesse (RAJ), une association citoyenne active dans le Hirak algérien, a été condamné dimanche en appel par la Cour d'Alger à six mois de prison ferme, a annoncé Me Nourredine Benissad. Le 23 mars dernier, la justice algérienne avait requis deux ans de prison ferme contre M. Fersaoui qui est en détention provisoire depuis son arrestation le 10 octobre, alors qu'il participait à un rassemblement de soutien aux détenus. Il est jugé pour "atteinte à l'intégrité du territoire national" et "incitation à la violence". Un autre militant, Ibrahim Daouadji, a lui aussi été condamné en appel à six mois de prison avec sursis, a-t-on précisé de même source. "Les militants Abdelouahab Fersaoui et Ibrahim Daouadji ont été condamnés en appel à 6 mois de prison ferme pour le premier et à 6 mois de prison avec sursis pour le second. Si les poursuites n'étaient nullement fondées car ces deux militants n'ont commis aucun crime en exerçant leur droit fondamental à l'expression pacifique, nous nous réjouissons qu'ils quittent la prison dès ce soir et qu'ils retrouvent leur liberté et leurs proches", a déclaré Me Benissad dans un communiqué. En réaction, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) avait indiqué sur sa page Facebook qu'il s'agit d'une "lourde condamnation" et que "l'acharnement judiciaire se poursuit contre les activistes et les détenus en cette période de confinement des citoyens". Pour sa part, le vice-président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH), Saïd Salhi, s'est déclaré "abasourdi", relevant que "cette condamnation confirme notre inquiétude quant au risque d'escalade de la répression". Le 16 mars, le ministère de la Justice avait annoncé la suspension jusqu'au 31 mars de toutes les audiences des tribunaux criminels et correctionnels, à l'exception de celles déjà en cours pour des personnes en détention, qui se poursuivent à huis clos.