L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite lundi 27 avril profondément préoccupée par l'impact de la pandémie de Covid-19 sur d'autres services de santé, en particulier pour les enfants. "Les enfants peuvent être exposés à un risque relativement faible de maladie grave et de décès par COVID-19, mais peuvent être à haut risque par rapport à d'autres maladies qui peuvent être évitées avec des vaccins", a fait observer le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d'une conférence de presse virtuelle depuis Genève. "Cette semaine est la Semaine mondiale de la vaccination. La vaccination est l'une des plus grandes réussites de l'histoire de la santé mondiale. Plus de 20 maladies peuvent être évitées grâce aux vaccins. Chaque année, plus de 116 millions de nourrissons sont vaccinés, soit 86% de tous les enfants nés dans le monde", a-t-il rappelé. "Mais il y a encore plus de 13 millions d'enfants dans le monde qui ne sont pas vaccinés. Nous savons que ce nombre augmentera en raison de COVID-19. Déjà, les campagnes de vaccination contre la polio sont suspendues et, dans certains pays, les services de vaccination systématique sont réduits ou fermés", a fait observer le patron de l'OMS. Avec le début de la saison de la grippe dans l'hémisphère sud, il est vital que tout le monde se fasse vacciner contre la grippe saisonnière, préconise l'OMS. "Même lorsque les services fonctionnent, certains parents et gardiens évitent de faire vacciner leurs enfants en raison des préoccupations liées au COVID-19", relève M. Tedros, notant que les fausses informations sur les vaccins rajoutent de l'huile sur le feu, mettant en danger les personnes vulnérables". "Lorsque la couverture vaccinale diminue, d'autres épidémies se produisent, notamment des maladies mortelles comme la rougeole et la polio", a averti le directeur général de l'agence spécialisée. Gavi, l'Alliance pour les vaccins, estime qu'au moins 21 pays à revenu faible ou intermédiaire signalent déjà des pénuries de vaccins en raison de la fermeture des frontières et des interruptions de voyage. "La réalité tragique est que des enfants mourront en conséquence", a ajouté M. Tedros.