Le gouvernement a décidé, lundi 6 avril, de rendre le port des masques de protection obligatoire, après avoir réglementé leur prix et sécurisé leur production. Docteur Abdelfattah Chakib, spécialiste des maladies Infectieuses et Tropicales répond aux interrogations de 2M.ma concernant l'usage des masques à la fois comme barrière de protection et comme outil pour lutter contre la propagation de la pandémie du COVID-19. 2M.ma: Qu'est ce qui justifie une telle décision de la part du gouvernement Marocain ? L'obligation du port de masque est justifiée par deux données. La première est purement scientifique. Une étude publiée le 1er avril, a montré que contrairement à ce qu'on savait auparavant, le virus du COVID-19 ne se transmet pas seulement par les gouttelettes qui sont sur les différentes surfaces après éternuement ou toux. Cette étude américaine a prouvé que même lorsqu'on parle on envoie des gouttelettes que l'on ne peut pas voir à l'œil nu, mais qui sont chargées, éventuellement, de virus. La deuxième donnée est d'ordre, épidémiologique. Actuellement, le Maroc entre dans une phase où l'on a diagnostiqué plus de 1000 cas atteints de coronavirus. Théoriquement, nous sommes confrontés à, peut-être, fréquenter ou côtoyer des personnes qui sont malades, malgré toutes les mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. Ces deux données justifient le passage d'une recommandation à une obligation du port du masque dans ce contexte marqué par l'expansion de COVID-19. Est-ce vrai que le port des masques a pu inverser la courbe des contaminations dans certains pays ? La comparaison avec les pays asiatiques, tels que, la Chine, la Corée du Sud aux autres, n'a pas lieu d'être. Pour les citoyens asiatiques, le port de masque est tout le temps présent. Les asiatiques depuis une trentaine d'années portent des masques dans leur vie quotidienne. Chaque fois qu'il y'a un taux élevé de pollution, une grippe saisonnière ou une maladie transmissible par une voie aérienne, ils portent des masques. Pour les habitants des deux continents, l'Afrique et l'Europe, dans les temps modernes, nous n'avons jamais assisté à une pandémie d'une telle ampleur. Cette donne est nouvelle pour la science et pour le comportement à adopter en conséquence. Est-ce-que tous les types de masques protègent efficacement? Cette interrogation, nous invite à revenir à une règle. On veut se protéger de qui ? De quelqu'un qui est, probablement, malade. Ce malade, on le protège par un masque basique, tels que ceux actuellement en vente chez les commerçants de proximité. Une personne malade quand elle éternue, tousse ou parle, les virus demeurent sur la surface intérieur du masque. Ainsi, lorsqu'on a deux personnes qui effectuent un échange et qui portent le masque, on a une protection totale. Il est important de souligner dans ce cadre que le personnel médical et soignant est exclu de cette démonstration. Les médecins et les infirmiers ont un contact très proche avec les malades et pour une longue durée. Ils leurs arrivent que pour donner des soins, ils enlèvent le masque des malades et par conséquent, ils sont plus exposés au virus. C'est pour cette raison qu'ils portent le masque FFP2. Ce masque est indiqué partout dans le monde, uniquement, au personnel médical.