Le président de la Commission Spéciale du Modèle de Développement (CSMD), Chakib Benmoussa, a tenu, jeudi à Paris, une réunion d'écoute avec des Marocains de la diaspora installés en France. Cette séance d'écoute, la première du genre hors Maroc, sera suivie par d'autres rencontres avec la diaspora marocaine. Elle s'est déroulée en présence de plusieurs compétences marocaines et d'acteurs associatifs établis en France. Au début de son intervention, Chakib Benmoussa, a souligné que « les Marocains du monde représentent 15% de la population. C'est un gisement immense de compétences. Cette diaspora, passerelle entre le pays d'origine et celui d'accueil, contribue, certes, à l'émergence du Maroc, mais elle a des demandes qui lui sont spécifiques », d'où l'intérêt de l'écouter, de recueillir sa vision et de solliciter son point de vue. Selon un communiqué de la CSMD, le président de la Commission a rappelé à cet effet que la Commission mène depuis le 24 décembre dernier, des consultations avec diverses représentations sociales et politiques de la scène nationale. Ainsi, pendant la durée de sa mission, la CSMD souhaite contribuer à la création d'un «débat public et participatif» dans un climat de «transparence et d'ouverture», d'où l'intérêt de l'implication des Marocains du Monde à ce débat. « Nous pensons que les Marocains du monde peuvent être une partie de la réponse du modèle de développement », a affirmé Benmoussa. Le président de la CSM a annoncé dans ce contexte que d'autres rencontres auront lieu avec les membres de la commission, invitant les représentants des associations marocaines de réfléchir aux sujets sur lesquels ils souhaitent intervenir. Par ailleurs, cette première rencontre d'écoute avec les Marocains du monde a été l'occasion pour plusieurs compétences marocaines établies en France de présenter leur vision du modèle de développement, tout en pointant du doigt les lacunes et faiblesses de l'actuel modèle économique et social. La question de la fuite des cerveaux et de la recherche des compétences là où elles se trouvent et comment les convaincre de retourner au Maroc, a été également soulevée lors de cette réunion d'écoute, aux côtés de la question du droit de vote des MRE. D'autres voix se sont aussi élevées pour évoquer les questions liées à l'investissement au Maroc dans le sens de la simplification des procédures pour les MRE. Intervenant à l'issue de cette séance d'écoute, Mostafa Terrab, membre de la CSMD et PDG du groupe OCP a insisté sur la nécessité de créer « un troisième secteur ». « Les idées issues des différentes réunions d'écoute tenues par la CSMD convergent vers la nécessité de l'émergence d'un « troisième secteur ». Un secteur qui ne doit dépendre ni du public ni du privé, mais qui travaillera en synergie avec eux. Un secteur qui doit être plein et fort de lui-même et où tous ces projets vont trouver vie…Donner place à ce troisième secteur fait partie de ce nouveau modèle de développement que l'on veut pour notre pays », a affirmé Mostapha Terrab.