* Rapporté au PIB, lencours de la dette intérieure est en hausse de 5,6 points par rapport à 2004. * Les charges en intérêts et commissions sont estimées à 15 Mds de DH. Avec un encours de 258,5 Mds de DH à fin décembre 2005, la dette intérieure, dont la durée de vie moyenne a dépassé pour la première fois 6 ans (6 ans et 5 mois; soit un an et 8 mois de plus que 2004), sest aggravée de 34,6 Mds de DH, soit une progression de 15,5% par rapport à lexercice précédent. Cette augmentation est le résultat dun accroissement de lencours des bons émis par adjudication de 36,7 Mds de DH et dun flux net global négatif des autres compartiments de la dette de pratiquement 2,1 Mds de DH. Rapporté au PIB, lencours de la dette intérieure est en hausse de 5,6 points par rapport à 2004, passant de 50,5 à 56,1%. Néanmoins, si lon ne tient pas compte des émissions effectuées au profit de la CMR (11,08 Mds de DH), la dette intérieure naurait augmenté que de 10,5% pour un ratio rapporté au PIB en hausse de 3,2 points. La répartition de lencours par échéance résiduelle montre une hausse de lencours des dettes à long terme de 70%, alors que celles à court et moyen termes sinscrivent en baisse respective de 24 et 4%. Ce sont les compagnies qui soctroient la plus grosse part avec un portefeuille denviron 30%, suivies des banques et des OPCVM avec respectivement 29 et 19%. Les bons émis par adjudication ont totalisé, à fin décembre 2005, un encours de 251,5 Mds de DH (97% de lencours total de la dette intérieure), soit une augmentation de 17% par rapport au précédent exercice, traduisant une appréciation de pratiquement 26% en moyenne annuelle. Par ailleurs, les souscriptions réalisées ont porté sur 79,6 Mds de DH contre près de 75,2 Mds en 2004, soit une progression de 4,4 Mds de DH ou 6%, avec une prédominance des maturités à long terme qui passent de 35 à 69% dune année à lautre. Loffre des soumissionnaires a été, en effet, largement orientée (62% ) vers les maturités longues contre 17% seulement en 2004, accompagnée de baisses historiques de taux dintérêt de ces maturités allant jusquà 24 pbs. Ce qui a poussé le Trésor à recourir davantage à ces ressources longues et moyennes afin de pouvoir satisfaire ses besoins. Forte participation des IVT Il convient également de noter que le volume des ressources offertes par les investisseurs sur le marché des adjudications a enregistré une régression de 26% par rapport à 2004, sétablissant à 202 Mds de DH (hors CMR) et traduisant un ratio offre/souscription» au titre de 2005 de près de 3 contre 3,6 en 2004. «Le recul de ce ratio est dû à la baisse de loffre à partir du mois de mai, en raison notamment dune importante sortie de liquidité (6 Mds de DH) du système bancaire liée à une opération de change effectuée par Vivendi sur une cession de titres Maroc Telecom à la société STP et la baisse de la liquidité du système bancaire orientée vers le marché de change pour lachat de devises, suite à la rumeur qui a circulé dans la presse nationale concernant la possibilité de la dévaluation du Dirham», précise-t-on au niveau de la Direction du Trésor. Les intermédiaires en valeurs du Trésor (voir page 11), qui sont au nombre de 6 actuellement (Attijariwafa bank, BCP, BMCE, BMCI, CDG et Médiafinance) restent toujours les principaux participants aux souscriptions réalisées sur le marché primaire, saccaparant près de 68% du montant total adjugé (54,2 Mds de DH). Hors émissions au profit de la CMR, la part des souscriptions des IVT ressort à 79%. Il faut préciser à ce niveau quune nouvelle convention liant le Trésor aux IVT devrait entrer en vigueur au cours de lannée 2006 dans le but de répondre aux mutations du marché, encourager le statut dIVT et stimuler la compétition entre ces intermédiaires. «Ce nouveau cadre dexercice de lactivité dIVT vise à donner un souffle nouveau à la relation qui lie le Trésor à ces partenaires privilégiés en introduisant de nouvelles incitations et en renforçant le volet qualitatif de la relation Trésor-IVT», est-il souligné. A côté des adjudications, il y a eu les bons à six mois qui ont atteint un encours denviron 943 MDH, accusant un repli de 455 MDH qui serait dû «au niveau bas de leur taux de rémunération qui a été servi à 2,60% au cours de trois premiers trimestres et 2,90% durant le dernier trimestre 2005». Quant aux autres emprunts (conventionnels, anciennes obligations, réserve dinvestissement ), ils ont atteint 6,1 Mds de DH contre 7,7 milliards à fin 2004. Charges en intérêts Les charges en intérêts et commissions de la dette intérieure réglées en 2005 sont estimées à 15 Mds de DH, soit une hausse de 1,7% résultant dune augmentation des charges des bons émis par adjudication de 803 MDH compensée par une baisse des intérêts payés au titre des autre produits de 555 MDH. Toutefois, est-il précisé, «le poids des charges en intérêts de la dette intérieure dans les dépenses ordinaires a baissé de 2 points pour sétablir à 12,5%». Et ces charges ont absorbé 14,9% des recettes fiscales contre 16,6% en 2004 et représentent 12,3% des recettes ordinaires contre 13,6% en 2004, «témoignant du recul du poids de ces charges dans le Budget de lEtat malgré laugmentation de lencours de la dette intérieure. Quant aux charges en principal, elles ont totalisé 49,7 Mds de DH, dont 42,9 milliards payés au titre des bons émis par adjudications et 6,8 milliards au titre des autres bons. A noter que sur le marché secondaire, le volume des cessions des bons du Trésor émis par adjudications sest élevé à 4.495 Mds de DH en 2005, en progression de 4% par rapport à 2004 (4.423 Mds de DH).