Le secteur bancaire marocain devrait se développer plus rapidement durant les années à venir, compte tenu des actions engagées en vue du renforcement du cadre légal et réglementaire, de la modernisation et de la sécurisation des systèmes de paiement. Le secteur bancaire joue un rôle prépondérant dans léconomie marocaine. Il en constitue le pilier si lon considère la société de consommation dans laquelle nous vivons actuellement. Il a connu diverses réformes qui en font aujourdhui un système moderne adapté aux besoins de la société comme à ceux des entreprises. Aujourdhui, la structure de ce système comporte 57 établissements de crédit, dont 17 banques et 40 sociétés de financement. Les banques offshore sont au nombre de 6. Dautre part, le rapport annuel de Bank Al-Maghrib nous informe quà fin 2004, leffectif des établissements de crédit sélève à 26.251, dont 24.000 environ pour les banques. Concernant limplantation de ces dernières, on relève 2.043 guichets au Maroc, 4 filiales, 13 succursales et agences bancaires et 64 bureaux de représentation à létranger. Pour Barid Al-Maghrib on retient 1.653 guichets au Maroc. Renforcement du cadre légal et réglementaire Depuis le 13 janvier 2005, le Parlement a conféré à la Banque centrale de nouveaux pouvoirs allant vers le renforcement du cadre réglementaire au sein duquel évoluent les banques au Maroc, à travers notamment une plus grande autonomie et un élargissement du champ de contrôle de Bank Al-Maghrib. La nouvelle loi bancaire en cours dexamen a défini un certain nombre de mesures concernant, entre autres, la redéfinition dun régime spécifique, dérogatoire au droit commun, en matière de traitement des difficultés des établissements de crédit, linstitution dune commission de coordination des autorités de supervision du secteur financier et surtout, la protection de la clientèle du secteur bancaire. De leur côté, les établissements de crédit et assimilés ont vu leur champ dactivité davantage élargi et leurs dispositifs prudentiels et comptables renforcés. Barid Al-Maghrib et les banques sont désormais agréés pour présenter des opérations ayant trait aux assurances de personnes, à lassistance et à lassurance-crédit. Cette démarche vise à encourager le développement de la bancassurance au Maroc. De même, le champ dintervention des associations de micro-crédit a été élargi aux concours destinés à financer soit lacquisition, la construction ou lamélioration de logements, soit léquipement de ces derniers en installations électriques ou leur alimentation en eau potable. Vigilance Dans le but de prévenir lutilisation du système bancaire aux fins illicites susceptibles de ternir sa réputation, Bank Al-Maghrib a requis des banques de mettre en place un certain nombre de dispositifs qui tournent autour de la bonne identification de la clientèle, le suivi et la surveillance des opérations avec cette dernière. Au niveau comptable, il est enjoint délaborer une classification des créances détablissements de crédit groupées en cinq catégories : saines, irrégulières, pré-douteuses, douteuses et compromises, et ce dans loptique de sen tenir aux recommandations du Comité de Bâle en ce qui concerne la définition de la notion de défaut. Dans le prolongement de ses efforts de consolidation de la stabilité du système bancaire, la Banque centrale a opté pour la transposition du nouvel accord de Bâle au Maroc tout en tenant compte de la réalité et de la structure du système bancaire local. Elle est basée sur la mise en conformité du système de supervision bancaire en vigueur au Maroc avec les 25 principes du comité. Bonne nouvelle ! Le Maroc satisfait à plus de la moitié de ces principes, selon un rapport dévaluation du secteur financier (FSAP) réalisé conjointement par le FMI et la Banque mondiale. Toutefois, Banque Al-Maghrib a engagé plusieurs actions pour se doter dun système de supervision proactif et renforcer la capacité opérationnelle de la fonction dédiée à la surveillance de ces institutions. Pour plus de transparence financière, elle a mis en uvre plusieurs actions pour le renforcement et lassainissement de pratiques de communication financière à la charge des entreprises marocaines. A citer lélaboration dune centrale des bilans qui sera gérée par lOffice marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) et linstauration dun partenariat entre cet office, Bank Al-Maghrib, les établissements de crédit et des intervenants privés. Enfin, Bank Al-Maghrib a engagé durant lannée 2004 des travaux avec différents partenaires pour définir les éléments dinformation minimum devant être requis par létablissement de crédit dans le cadre de linstruction des dossiers des demandeurs.