* Avec un score de 28 points sur 100, notre pays occupe la 69ème position parmi 94 pays, en 2010, largement derrière la Jordanie, l'Egypte, le Liban. * Le gouvernement est pointé du doigt. Transparency Maroc a organisé la semaine dernière à Rabat une conférence de presse pour annoncer les résultats de l'étude Budget Ouvert «Open Budget» qui inclut le Maroc dans son classement 2009. Cette étude, réalisée par Transparency International en partenariat avec International, Budget Partnership, a donné lieu à un classement des pays selon la qualité et la pertinence de l'information budgétaire donnée aux citoyens. Avec un score de 28 points sur 100, notre pays occupe la 69ème position parmi 94 pays en 2010. Il est classé parmi les pays qui fournissent une information minimale à leurs citoyens. Ces résultats se basent sur l'Indice sur le budget ouvert (IBO) qui a pour finalité l'évaluation de la quantité et le type d'information que les gouvernements mettent à la disposition du public dans les documents budgétaires publiés tout au long de l'année. En comparaison avec d'autres pays de la région arabe, le Maroc est classé derrière la Jordanie (50 points), l'Egypte (49), et le Liban (32). Ce score enregistré par notre pays est dû principalement au manque d'informations pouvant expliquer la relation entre les prévisions de revenus et les dépenses programmées. Par ailleurs, le Royaume «ne publie pas de budget de citoyen». Ce type de budget, selon Azeddine Akesbi, membre du bureau de Transparency Maroc, est une présentation « non-technique du budget gouvernemental qui vise à permettre au grand public de comprendre le budget d'Etat ». Akesbi a également pointé du doigt le fait que le Maroc ne publie pas de rapport d'audit qui indique si le gouvernement a collecté des revenus et dépensé les fonds en suivant le budget autorisé par le Parlement. De même qu'il ne publie ni la déclaration préalable au budget, ni le rapport de milieu d'année. L'enquête sur le budget ouvert 2010 signale que le Parlement ne dispose pas d'informations suffisantes pour pouvoir modifier la proposition budgétaire du ministère des Finances. Pour donner des preuves concrètes sur les réserves émises sur l'accès à l'information liée au budget, Transparency Maroc a procédé à un exercice intelligent durant l'année 2010. Elle a formulé et adressé six questions, via des lettres déposées aux bureaux d'ordre, à quatre ministères, à savoir les ministères de la Santé, de l'Economie et des Finances, des Affaires étrangères et de la Coopération et le Secrétariat général du département de l'Environnement. Seul le ministère de l'Economie et des Finances a répondu à la question qui lui a été adressée. Ainsi, cet exercice, intitulé « Questionnez votre gouvernement ! », a prouvé la difficulté que la société civile, comme les citoyens, rencontrent pour accéder aux informations. En guise de recommandations, Transparency Maroc propose que le Royaume doit publier les documents budgétaires qui sont déjà produits sur le site Internet du gouvernement au moins (le rapport de fin d'année par exemple). Il a ajouté qu'il lui faut produire et publier des budgets des citoyens et des rapports de milieu d'année, élargir les pouvoirs du Parlement et lui fournir davantage d'informations.