* Cette croissance est due, en grande partie, à larrivée des compagnies low cost qui est passée à 18. * Certaines régions concentrant une forte communauté marocaine et avec qui le Maroc entretient des relations historiques comme le Maghreb, lAfrique subsaharienne ou lAmérique du Nord, ne sont pas desservies par le transport à bas coût. Les effets de louverture du ciel marocain en 2004 ne sest pas fait attendre et, au bout de six ans, le nombre de compagnies à bas coût, qui était quasi nul à cette époque, est passé à 18. Mais il faut dire que le ciel marocain a connu, durant ces dernières années, un véritable bond en avant. LOpen Sky a incité de nouveaux arrivants, le nombre de compagnies a doublé en six ans, passant de 22 à 44. Ce type de transport, très en vogue dans les aéroports, connaît un véritable essor. Concurrence oblige, mais aussi soutien des pouvoirs publics pour doper certaines destinations touristiques. En effet, lactivité low cost enregistre une progression notoire avec le nombre de vols qui est passé de 273 par semaine à 425, soit une progression de 55%. Il faut dire également que le Maroc a fait les affaires dautres compagnies low cost de renommée internationale, notamment Easyjet et Air Arabia. Cette percée a permis aux compagnies à bas coût de contrôler 35% de parts de marché. Un manque à gagner énorme pour les compagnies classiques à commencer par Royal Air Maroc, lopérateur national, qui voit ses chiffres et ses résultats fortement impactés. Bien que la compagnie ait été parmi les rares qui ont résisté à la crise qui a secoué le secteur après les événements du 11 septembre 2001, en dégageant des bénéfices et en ne procédant à aucun plan social, RAM a commencé à connaître ses premiers déficits et ses difficultés de trésorerie quelques années plus tard. Les grèves en série des pilotes et autres personnels et la flambée des cours du pétrole ont davantage aggravé la situation. En plus de RAM, les autres compagnies classiques desservant le pays ont vu leur activité pénalisée par le low cost. Il sagit en premier lieu dAir France, Iberia et British Airways. Il faut dire que dans ce secteur, les investissements sont très importants et les marges bénéficiaires très volatiles. La création par RAM de Atlas Blue, une compagnie dédiée, na pas donné les effets escomptés et le nouveau-né na pas pu faire face à la concurrence acharnée des autres opérateurs. «Le low cost est avant tout un savoir-faire et un réseau et RAM navait pas ces conditions requises pour réussir dans cette activité», souligne un voyagiste à Casablanca. Pour combler cette défaillance, RAM a conclu un accord avec Jet4you, une compagnie à bas coût déjà opérationnelle à partir du Maroc depuis quelques années et qui présente un potentiel encourageant. Il est à signaler que les liaisons à bas coût sont concentrées à plus de 80% dans les deux destinations touristiques phares du Maroc, notamment les villes de Marrakech et Agadir. Ces liaisons sétendent également à dautres villes mais à une faible cadence comme Fès, Oujda, Tanger, Nador ou Al Hoceima. Plusieurs compagnies ont manifesté leur intérêt pour le pays, soit pour créer de nouvelles lignes, soit pour augmenter les fréquences, surtout celles des régions moins desservies comme lEurope de lEst, la Scandinavie ou le Moyen-Orient En effet, des dessertes aériennes de la compagnie low-cost Norwegian Air Shuttle vont relier, à partir du mois de novembre prochain, Marrakech et Agadir aux capitales scandinaves (Oslo, Copenhague, et Stockholm). Si la destination Agadir sera nouvellement exploitée par Norwegian, la ville ocre accueillera en revanche deux nouvelles lignes en plus de la ligne Marrakech-Oslo déjà existante. La création de ces nouvelles liaisons permettra de donner un nouveau dynamisme au marché scandinave et promouvoir la destination Maroc sur le plan touristique. Mais ce qui est paradoxal, cest que certaines régions où le Maroc entretient des relations historiques ou qui comptent développer les échanges commerciaux et économiques, ne sont pas desservies par ce type de transport aérien, à commencer par le Maghreb, lAfrique subsaharienne ou lAmérique du Nord. Ces régions concentrent cependant une forte communauté de MRE de plus de 200.000 personnes. La cherté des billets comparativement avec les autres destinations les dissuade de se rendre fréquemment au pays. Bien que ces régions ne représentent pas un marché potentiel pour le marché touristique national, il faut dire quelles pourraient être, à terme, une bonne opportunité pour les voyagistes marocains.