* Les injections hebdomadaires de Bank Al-Maghrib restent largement en deçà des besoins. Les engagements des banques évoluent plus vite que les disponibilités. * Plusieurs professionnels du secteur appellent à une réduction du taux de la réserve obligatoire, surtout que linflation est maîtrisée et que les banques présentent de solides fondamentaux. Malgré les interventions de Bank Al-Maghrib pour alimenter le marché monétaire, la sous-liquidité est persistante. Les injections de la Banque centrale restent en deçà de la demande des banques. Ainsi, pour remédier à la situation, certains banquiers de la place proposent une nouvelle réduction de la réserve obligatoire qui est déjà à son plus bas historique. Un sujet qui pourrait être probablement à lordre du jour lors du prochain Conseil dAdministration de BAM. En effet, BAM a annoncé que durant la semaine du 19 au 25 août, elle a injecté 21 Mds de DH au titre des avances à 7 jours sur le marché monétaire au taux de 3,25 %. Une intervention qui reste largement en deçà de la demande du marché bancaire arrêtée à 39,74 Mds de DH. La sous-liquidité est persistante et continue de sévir depuis plus de deux ans devenant, un phénomène structurel du marché. Les banques ont vu leur engagement se développer plus vite que leurs ressources. BAM a réduit depuis deux ans et à plusieurs reprises le taux de la réserve obligatoire qui est passé progressivement de 16% à 6% actuellement. Une réduction de ce taux à 4% est vivement souhaitée par le marché. «Une telle initiative nous permettra de renforcer notre trésorerie. Un taux de 4% permettra de libérer au moins 8 Mds de DH, ce qui confortera la liquidité du marché et apaisera la volatilité des taux interbancaires», a expliqué un banquier de la place. Il a souligné que «cette décision peut être confortée par plusieurs facteurs, notamment des fondamentaux solides du système bancaire et une inflation maîtrisée». En effet, à fin juillet, lindice des prix à la consommation (IPC) a accusé une nouvelle baisse mensuelle de 0,6% après celle de 1% observée un mois auparavant. Pour sa part, linflation sous-jacente, qui retrace lévolution fondamentale des prix, sest établie à 0,2% au lieu de 0,3%. En glissement annuel, linflation sest établie à 1,1% en juillet après 1,9% en juin. Cet avis est partagé par plusieurs analystes contactés à ce sujet. «Leffet de sous-liquidité est un frein à la croissance, surtout en cette période de crise internationale. Les banques marocaines, qui ont montré leur fiabilité, ont de plus en plus des difficultés de trésorerie pour financer léconomie nationale, surtout les secteurs les plus dynamiques du pays», a expliqué Youssef Oubouali, professeur universitaire. Véritable baromètre du crédit, le secteur de limmobilier est impacté par les conditions de plus en plus rigoureuses dans laccord des prêts. Si certaines banques accordaient, il y a plus de trois ans, jusquà 125% de la valeur du bien immobilier avec une réponse rapide, actuellement elles deviennent plus regardantes sur les dossiers, exigeant plus de garantie et parfois une avance qui peut aller jusquà 30% de la valeur du bien immobilier. Les promoteurs immobiliers ont été les premiers à tirer la sonnette dalarme, évoquant, dans une lettre au ministre des Finances, les restrictions des banques.