Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a estimé à l'issue de la réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib, tenue jeudi à Rabat, que l'augmentation du taux d'intérêt par les banques en août dernier, ne se justifie pas. Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib a considéré que l'augmentation du taux d'intérêt à laquelle ont procédée les banques en août dernier, est injustifiée, à l'issue de la réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib. «J'attends des arguments de la part des représentants du Groupement professionnel des banques du Maroc, lors de la réunion prévue en novembre», a souligné M. Jouahri. «Malgré que la banque centrale ait maintenu son taux directeur inchangé, les banques ont pourtant procédé à une augmentation des taux d'intérêt», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, jeudi 1er octobre, au siège de Bank Al-Maghrib, à Rabat. En effet, les particuliers ayant contracté des crédits immobiliers à taux variable ont remarqué une légère augmentation de leurs traites vu que les banques de la place ont procédé à une révision à la hausse du taux d'intérêt. Le Conseil de Bank Al-Maghrib a fait le point sur l'état des lieux aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan international. «La croissance économique pour 2009 va être soldée par la bonne performance du secteur agricole. On prévoit un taux de croissance global entre 5 et 6%, qui reste comparable à celui de 2008. Par contre, les secteurs non agricoles restent en deçà de leur potentiel», a précisé le wali de Bank Al-Maghrib. Le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé par ailleurs de maintenir le taux directeur de la Banque centrale à 3,25% et de baisser le taux des réserves obligatoires de 10 à 8%. «Cela représente une baisse de deux points et une injection au niveau des trésoreries bancaires de plus de 7,5 milliards de dirhams», a fait savoir Abdellatif Jouahri. Sur le plan international, au deuxième trimestre de l'année en cours, une certaine stabilisation a commencé à se faire sentir. Le wali de Bank Al-Maghrib reste tout de même prudent et estime qu'il «est encore prématuré de parler de sortie de crise». Bien qu'elle n'ait pas affecté le secteur financier, la crise économique a eu un impact négatif sur les secteurs exportateurs, mais aussi sur les transferts des MRE. «La crise n'a pas touché le secteur financier mais elle a touché les secteurs qui sont directement liés à la demande étrangère, notamment le secteur du textile, l'automobile, l'électronique et le tourisme», a insisté Abldellatif Jouahri. Aussi bien les exportations que les importations ont enregistré un recul durant les derniers mois. Les exportations ont baissé de 33% et les importations de 22,5%. «Cela réagit sur les avoirs extérieurs. Ils représentent aujourd'hui six mois d'importation de biens et de services alors qu'on était quant même à neuf ou dix mois d'importation de biens et de services», a relevé le wali de Bank Al-Maghrib. Enfin, l'inflation a enregistré une baisse par rapport au mois de juin dernier. «Pour 2009, le taux d'inflation sera de l'ordre de 1,2%. On est loin des chiffres que nous avons donnés en juin. Nous étions autour de 2,6%. Nous prévoyons un taux d'inflation de 2% pour les six trimestres à venir, c'est-à-dire d'ici la fin de la période 2010», a conclu M. Jouahri.