Né le 29 mai 1949 à Poschiavo, en Suisse, Berto Fisler, PDG de Zurich Maroc, aurait pu rejoindre lentreprise familiale en Suisse. Mais, jeune diplômé, il découvrira le monde des assurances grâce à un stage de fin détudes pour ne plus le quitter. Enfant, Berto Fisler rêvait souvent de devenir pilote de ligne. «A une époque, jai aussi voulu devenir chirurgien. Puis, à un moment de ma vie, je me suis dit : pourquoi ne pas travailler dans lentreprise familiale ?». Mais les choses ne se passent pas toujours comme on les imagine... Après lobtention du baccalauréat, Berto Fisler sessaye pendant les vacances dans lentreprise familiale pour gagner son argent de poche. A la fin de cette expérience, il décide plutôt de poursuivre ses études. Diplômé en Economie et en Commerce, il a un jour une petite discussion qui marquera un tournant dans sa vie. En effet, lun de ses oncles, qui travaillait dans lassurance, lui propose de rejoindre sa compagnie. Fisler intègre donc cette compagnie pour y effectuer un stage. «Cela ma plu dexercer dans lassurance qui ma ouvert beaucoup dhorizons». Mais, il ne sagissait pas encore de Zurich. Sa longue histoire avec le Groupe ne démarre quun peu plus tard en 1976. Lactuel président de Zurich Maroc passera alors par toutes les étapes dapprentissage du métier, de la souscription à la production, du commercial aux sinistres Très rapidement, il sera envoyé en Italie pour y faire ses premières armes. En 1988, retour à la maison-mère où il occupe différentes fonctions de management, en particulier comme Responsable de filiale, et dautres sociétés du groupe en Italie où il a été administrateur des succursales de Zurich pendant une quinzaine dannées. Berto Fisler contribuera amplement aux intérêts du groupe lors de ses séjours dans différents pays dEurope, grâce notamment à ses connaissance des langues étrangères. En effet, cest un parfait polyglotte. En plus de litalien, sa langue maternelle, il maîtrise lallemand, le français, langlais et lespagnol. A la même époque, au niveau central, Berto Fisler est nommé membre du Comité éxécutif de la région Europe du Sud. Et cest à partir de là que son histoire commence avec le Maroc. En effet, en octobre 2001, il est nommé à la fois président de Marofinac et membre du Conseil dAdministration de Zurich Compagnie Marocaine dAssurances et de Zurich Espagne. En janvier 2003, il est envoyé à Paris en qualité de mandataire général, représentant légal pour la France, devenant ainsi le premier Suisse à présider le Groupe ZurichFrance. Il est en même temps nommé membre du Comité éxécutif de Continental Europe. En septembre 2003, Fisler est nommé président de Zurich Compagnie Marocaine dAssurances. Entre-temps, en qualité de CEO de ZurichFrance, il réussira la mission qui lui avait été confiée : mettre de lordre dans la compagnie, avant que cette dernière ne se retire dune partie du marché français, gardant uniquement le Corporate business. Et alors quil voit se profiler à lhorizon dautres opportunités professionnelles, on lui propose de prendre la responsabilité opérationnelle de Zurich Maroc qui était, à lépoque, une petite compagnie peu performante. «Mon chef ma demandé si jétais intéressé pour développer le marché marocain. Comme jadore les challenges, je me suis dit : pourquoi pas ? Au départ, lidée était dy séjourner quelque temps seulement, ensuite retourner au siège. Mais, une fois sur place, je me suis rendu compte quil y avait énormément de choses à faire ici». Depuis son arrivée, le changement sest fait ressentir, puisque Zurich est devenue en quelques années une compagnie avec laquelle le marché des assurances doit compter. Au cours de lexercice 2009, la compagnie a fait une progression de près de 11 % (10,8) malgré la crise, alors que la moyenne du marché sest établie à 6 %. À la fin du premier semestre 2010, la compagnie avait déjà réalisé une croissance à deux chiffres mieux quen 2009. «Notre développement est constant. Nous ne cherchons pas seulement le profit en vue de gagner plus ; la guerre des prix nest pas notre objectif principal». Berto Fisler assure que sil est resté fidèle à Zurich, cest parce que cette compagnie lui a toujours beaucoup donné, aussi bien dans les bons que dans les mauvais moments. «Je suis sérieux et passionné dans mon travail, dans une compagnie comme Zurich, dont les patrons, intelligents, reconnaissent leffort fourni. Zurich demande beaucoup et octroie beaucoup aussi». Ce que Berto apprécie, cest la confiance et lautonomie dont il jouit dans la prise de décision. Cette même autonomie dont il fait bénéficier ses collaborateurs. «Je donne lautonomie, mais je suis très exigeant dans ce que je demande». Marié depuis 30 ans et père de deux filles, Berto se donne entièrement à ses deux amours : sa famille et Zurich, bien sûr. Ainsi, il prend lavion dès quil le peut pour rejoindre son épouse en Suisse. Ses filles comprennent aujourdhui les contraintes de leur père. «Quand elles étaient petites, mes filles me reprochaient de ne pas les aider dans leurs devoirs ou leur lire une histoire avant de dormir. Je devais leur expliquer pourquoi je ne pouvais pas être là tout le temps et que cétait grâce à mon travail que je pouvais leur offrir ce dont elles avaient besoin. Et, quand je le pouvais, je les emmenais avec moi, notamment en Italie». Son épouse aussi, qui sest beaucoup investie dans léducation de ses filles et à laquelle il rend hommage, a fini par se résigner. «Ce nest pas toujours évident, mais quand je peux, je menvole pour la Suisse ou bien cest mon épouse qui vient aussi me rendre visite de temps à autre. Aujourdhui, avec la globalisation, les frontières sont ouvertes, on peut travailler au Maroc et être domicilié en Suisse ou ailleurs».