* Dans le cadre de son action de transparence, la Fédération veut promouvoir de nouvelles relations de confiance avec les citoyens et les pouvoirs publics. * Tout promoteur immobilier, socialement responsable et membre de la FNPI, sengage, à compter du 1er juillet 2010, à afficher sur ses supports de communication les prix des biens proposés. * La Fédération veut également poursuivre son programme de professionnalisation de la promotion immobilière. La pratique du «noir» a la vie dure. Malgré les mesures de vigilance des autorités, la sous-déclaration demeure la règle, surtout dans le secteur de limmobilier. Les promoteurs ont toujours été pointés du doigt aussi bien par les citoyens dont certains ne peuvent pas accéder à la propriété, car les banques ne financent que ce qui est déclaré, que par les autorités qui estiment que les opérateurs dans le secteur font perdre à lEtat des milliards de dirhams sous forme de recettes non décaissées. Prenant le taureau par les cornes, la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) a décidé de mener une campagne contre cette pratique illégale et veut donner lexemple, et le meilleur, en commençant par soi-même. La Fédération a décidé que «tout promoteur immobilier socialement responsable et membre de la FNPI, sengage, à compter du 1er juillet 2010, à afficher sur ses supports de communication les prix des biens proposés». Après le lancement de la charte déthique en novembre 2008 et les actions qui sen sont suivies (comité déthique, normalisation des relations avec la DGI, labellisation ), la FNPI a proposé à ses membres des mesures daccompagnement pour renforcer le climat de confiance avec les citoyens et les pouvoirs publics. «Nous voulons aller vers la voie de la transparence et confirmer la volonté de notre Fédération à ne ménager aucun effort pour la professionnalisation du secteur de limmobilier au Maroc. A cet égard, nous invitons lensemble des membres de notre Fédération à afficher les prix de leurs projets immobiliers dans leurs supports de communication», a affirmé Youssef Ben Mansour, président de la FNPI. Il a précisé que «la FNPI est une fédération socialement responsable qui veut avoir de bonnes relations avec les partenaires, notamment les acquéreurs et les autorités concernées. La Fédération a, dans ce cadre, produit 200 banderoles. Cette action a été accueillie favorablement par lensemble des présidents des associations régionales de la FNPI et de leurs adhérents. «Nous voulons soigner limage de marque de notre profession et nous nous engagerons tous à faire respecter cette décision par lensemble de nos membres», sest engagé Ben Mansour. La FNPI tient, à travers laffichage des prix, à inciter ses membres à davantage de transparence dans leur relation avec lacquéreur. «Cest aussi une action volontariste que nous proposons à nos adhérents, convaincus des retombées socio-économiques quune telle action suscitera», explique Ben Mansour. La FNPI a placé parmi ses priorités, dans son plan daction, celui de professionnaliser le secteur. Dans ce cadre, il y a eu plusieurs actions dont celle prioritaire de répondre aux préoccupations des citoyens et aussi des responsables. «Dans un premier temps, il faut essayer de contrecarrer cette pratique du noir qui est plutôt un fait de société qui nest pas imputable uniquement au promoteur. La pratique existait déjà. A lachat du terrain, cette pratique est souvent exigée par les propriétaires terriens et cela fait toujours partie du marché de linformel», a indiqué Mohamed Koutbi, Directeur délégué de la FNPI. Pour rappel, la FNPI a, pour la première fois en mars 2008, décidé de sattaquer publiquement au fléau. «Contrairement au discours évasif qui était tenu auparavant, les opérateurs ont demandé au préalable la normalisation fiscale des relations avec lAdministration. Ce qui a été fait lors de la dernière réunion avec le DG des impôts et tout le processus qui a suivi», a précisé Koutbi. Mais la lutte contre la pratique du «noir» nécessite un travail de fond et de longue haleine tout en instituant des mécanismes pour contrecarrer les mauvaises habitudes. «Notre travail est de sensibiliser les opérateurs, mais nous ne sommes pas un gendarme. Nous ne pouvons obliger les opérateurs. Nous ne pouvons que les accompagner, les conseiller et leur jalonner le terrain en vue de mener un dialogue transparent avec les pouvoirs publics. Mais cest à eux de prendre leurs responsabilités. Le train de la normalisation et de la transparence est déjà pris. Dans les premiers wagons, il y a déjà pas mal de promoteurs qui se sont installés et nous espérons que les autres wagons se rempliront de plus en plus», a estimé Koutbi, avant dajouter que «la moralisation du milieu commence par léradication de cette pratique du «noir» qui devient un préalable pour installer la confiance entre nous et lopinion publique et nos clients et, aussi, avec les pouvoirs publics. A partir de là, tout le reste : la libéralisation, le professionnalisme, la normalisation sont un processus qui va durer et ça fait partie de nos objectifs». Outre les mesures de transparence, la FNPI a lancé également des actions pour la labellisation des projets. «La labellisation sinscrit beaucoup plus dans le souci de promouvoir la qualité et la sécurité des bâtiments, le développement durable, lefficacité énergétique», a ajouté Koutbi. Annoncé en grande pompe depuis plus de deux ans, le projet de standardisation du logement à travers une matrice narrive pas encore à aboutir. Les responsables de la FNPI se montrent à ce sujet rassurants. «Le bureau détude a finalisé son travail. Maintenant, il reste à se mettre daccord sur les modalités dapplication de cette matrice. Depuis le début du projet, la FNPI y a participé activement, on peut dire que cest un document presque finalisé à 100%», a précisé Koutbi. Pour ce qui est du baromètre de limmobilier, projet-phare de la Fédération, on souligne que «linitiative, au départ, était le fait de la FNPI. Nous avons lancé pas mal dappels doffres auxquels pas mal de sociétés ont répondu. Mais après que Bank Al-Maghrib et la Conservation foncière ont lancé leur projet, nous avons jugé quil fallait éviter de faire un double travail. Mais cela nempêche que la Fédération peut collaborer avec BAM pour remettre le baromètre de limmobilier sur le tapis.