* En dépit des différents plans mis en place par les pouvoirs publics, les exportations accusent des baisses significatives. * La facture pétrolière a pesé de tout son poids sur le déficit commercial. * Les exportations de phosphate ont atténué un peu la baisse. Les derniers chiffres publiés par lOffice des changes à fin avril font montre dune dégradation persistante du déficit commercial. A la même date, le solde de la balance commerciale sest détérioré de 15%. Plus précisément, le déficit se chiffre à 53 Mds de DH contre 46,3 Mds une année auparavant. Le taux de couverture sest ainsi établi à fin avril à 43,2%, soit 1,2 point de moins que celui de 2009, année où la crise avait atteint son paroxysme. Les importations ont cru de 12,6% à fin avril sous leffet dune facture énergétique importante. Les exportations, par contre, nont progressé que de 9,7%. Il faut cependant reconnaître quune telle progression naurait pas été possible sans la bonne performance des exportations. Selon lOffice des changes, la valeur des ventes de phosphate et ses dérivés est passée de 5,4 Mds de DH en avril 2009 à 8,7 Mds à la même période de lannée en cours. Une telle hausse résulte essentiellement de lenvolée des exportations dacide phosphorique, soit 78,6% à 3,8 Mds de DH. Idem pour les exportations dengrais chimiques qui sont passées dun milliard de DH en avril dernier à 2,7 Mds de DH à fin avril dernier. A noter que les dérivés de phosphate et les composantes électroniques sont les seuls bons points pour les exportations marocaines à fin avril dernier. Pour ce qui est du textile-habillement et en dépit des propos rassurants, la crise continue à planer. Preuve à lappui : les exportations de vêtements confectionnés se réduisent de 25% à 4,9 Mds de DH et celles de la bonneterie perdent 24,3% sur un an à 1, 7 Md de DH. Lautre rubrique où les exportations ont affiché des baisses significatives est celle des produits agricoles où les exportations ont reculé de 7,3%. Cette baisse quelque peu prononcée des exportations montre que malheureusement les différents plans mis en place au cours des dernières années par les pouvoirs publics narrivent pas encore à booster les exportations. Pis encore, la stratégie ambitieuse adoptée par Maroc Export reste un vu pieux pour le moment. Du côté des importations, laggravation de la facture énergétique inquiète à plus dun titre. Celle-ci sest alourdie de 7 Mds de DH. La facture pétrolière du Maroc a plus que doublé s'élevant à 8,18 Mds de DH, à fin avril dernier, alors quelle était de 3,93 Mds de DH lannée précédente, pour un volume en hausse de 22 %, selon l'Office des changes. Outre l'accroissement du volume importé, la hausse de la facture pétrolière du Royaume s'explique par la flambée des cours du brut sur les marchés internationaux. Le prix moyen de la tonne importée s'est élevé à 4.676 dirhams au lieu de 2.740 dirhams, soit une hausse de 70,7 %. Les fournisseurs du Maroc en pétrole, durant les quatre premiers mois de l'année en cours, sont l'Arabie Saoudite (3,66 Mds de DH), l'Irak (2,58 Mds de DH) et la Russie (1,94 Mds de DH). Par contre, les recettes relatives aux prestations de services se sont mieux comportées. Au cours du mois davril 2010, les nuitées réalisées dans les établissements touristiques classés ont enregistré une hausse de 5% par rapport à avril 2009. Par région, lEurope en tant que principal partenaire commercial du pays, a contribué pour 49,3% au solde de la balance commerciale, suivie des pays dAsie dont la part dans le déficit commercial global sest établie à 33,9%. Les échanges avec le continent américain se sont soldés par un déficit commercial de 5,8 milliards de dirhams, ce qui correspond à 14,8% du solde total. Par ailleurs, eu égard à la faiblesse des échanges commerciaux avec les pays dAfrique et dOcéanie, le déficit commercial dégagé des échanges avec ces régions na pas dépassé 2% du déficit commercial global.