* Le fort repli des matières premières sest traduit par une nette baisse des importations énergétiques et alimentaires. Du côté des exportations, les ventes de phosphates et dérivés ont diminué de 61%. Le déficit de la balance commerciale inquiète à plus dun titre. Des efforts sont déployés et dautres sont en cours afin daméliorer le taux de couverture des importations par les exportations. Un taux qui ne cesse de saggraver à cause dune crise dévastatrice qui a mis en évidence notre dépendance vis à vis de lextérieur. Toutes les instances se mobilisent et mettent en place des plans daction en vue de rectifier le tir chaque fois que cest nécessaire. Aussi, les analystes restent-ils concentrés sur les cours des matières premières qui pèsent lourdement sur nos importations. 2008 a été une année record suite à la flambée qui les avait marquées. Tendances récentes du marché mondial Le mois dernier, lindice des produits de base sest contracté de 4,3% suite à la décrue des cours de lénergie (-5,6%), des métaux de base (-3,3%) et des produits alimentaires (-2,2%). Daprès les analystes de la DEPF, ce repli résulte dune faible demande et des stocks croissants, en particulier pour les métaux et le pétrole et ce dans un contexte de détérioration des perspectives économiques globales. Lélan positif qui a marqué le marché des métaux de base en début dannée, porté par lespoir dune reprise de la demande chinoise, sest dissipé en février dernier avec la remontée des craintes sur la demande et laccumulation des stocks. Dans le sillage du repli généralisé des marchés des matières premières, les cours des phosphates et dérivés ont enregistré une forte tendance baissière. Les prix du phosphate brut ont ainsi chuté de 63% comparativement à leur sommet de septembre dernier pour sétablir à 157,5 dollars la tonne, le prix le plus bas depuis décembre 2007. En ce qui concerne les produits agricoles, les prix des céréales et des oléagineux ont reculé en février dernier à cause des inquiétudes suscitées dans léconomie mondiale. Peu dincidences sur le taux de couverture En terme de chiffres, ce fort repli des cours des matières premières sest traduit par une nette diminution des importations énergétiques et alimentaires de 47% et 25%, respectivement, en janvier 2009 par rapport à janvier 2008. Idem pour la facture pétrolière qui a baissé de 72% par rapport à janvier 2008, pour sétablir à 721MDH. La facture alimentaire a été également allégée du fait de la baisse des importations céréalières de 56%. A priori, les baisses enregistrées de part et dautre dans les produits importés du fait de la baisse des cours, naméliore pas le déficit de la balance commerciale à cause des ventes des phosphates et dérivés qui ont diminué à leur tour de 61% pour sétablir à 811 MDH, contre plus de deux milliards de DH en janvier 2008. Leur part dans les exportations totales des marchandises est ainsi passée à 9,6% contre 18,5% il y a un an. On en conclut quen dépit de lallègement des importations, le déficit commercial ne sest pas amélioré étant donné que les exportations ont évolué dans le même sens. Tout ceci laisse prédire que notre balance commerciale reste fortement dépendante des aléas conjoncturels. Toujours est-il quil est un peu prématuré ou hasardeux de se prononcer sur lévolution future de notre déficit pour moult raisons. La principale en est la crise économique sévère qui fausse la spéculation.