* Ce segment a gagné en popularité auprès des automobilistes marocains. * La marque Dacia connaît un succès notoire localement et à l'export. Elle revendique 53% de part de marché du CKD et une croissance annuelle à deux chiffres. Depuis quelques années, les voitures montées localement (CKD) ont la cote. Le volume de la production, qui a connu une croissance de 30% en 2006 avec le lancement du programme Logan, est passé de 30.000 voitures à 41.000 en 2008, avant de revenir à plus de 23.000 voitures en 2009 sous l'effet de la crise. Une partie de ces véhicules est destinée à l'export. Mais les ambitions du Maroc sont encore plus grandes. Il envisage, avec l'usine de Tanger Med, de ratisser large en matière de construction automobile. Cette unité produira à terme plus de 150.000 voitures destinées globalement aux marchés étrangers, avant de passer à la vitesse supérieure avec une production annuelle de 450.000 véhicules. Actuellement, la cadence de production est d'environ 40.000 unités. Outre la marque Dacia, avec ses modèles phares comme la Logan et ses différentes versions pick-up, break, berline et Sandero, des voitures utilitaires de marque Citroën et Peugeot dans leur ancienne version continuent d'être montées dans les chaînes de la Somaca (comme le Berlingo et le Partner). Mais la percée de la marque Dacia est devenue un phénomène saillant. Profitant de la crise et ses effets sur les ventes automobiles, le rapport qualité/prix très compétitif a permis à Dacia de gagner rapidement des parts de marché pour en revendiquer près de 20%, grignotant en cela les parts de certaines marques européennes et donnant des sueurs froides aux marques asiatiques. Contrairement aux tendances du marché qui a affiché des signes négatifs, surtout en 2009, la marque a manifesté une progression à deux chiffres. Cet essor initié par la Logan a été boosté par l'arrivée de sa sur cadette Sandero. En effet, la marque a fini l'année 2009 avec un volume des ventes de 17.592 unités contre 14.547 en 2008, soit près de 21% de croissance. Dans le segment CKD, elle occupe 53%. Depuis plus de deux ans, Dacia est ainsi en tête des ventes des voitures particulières. Son succès dépasse les frontières marocaines; elle est déjà exportée vers l'Egypte et la Tunisie avec qui le Maroc est lié par un accord de libre-échange. Elle est même sollicitée par certains marchés européens très exigeants en matière de qualité. Avec un prix d'entrée de gamme version essence ne dépassant pas les 72.000 DH et le haut de gamme version diesel toutes options à 123.000 DH, le véhicule cible déjà une large catégorie d'automobilistes marocains, notamment ceux ayant un revenu intermédiaire. Outre le prix, les voitures Dacia sont bien notées en matière de fiabilité, de disponibilité des pièces de rechange et de valorisation dans l'occasion. Ces tarifs compétitifs n'ont pu être obtenus sans une intervention de l'Etat à travers des réductions fiscales importantes. Pourquoi le CKD est-il moins cher ? Parce que le coût de sa production est moins élevé. Ceci se manifeste au niveau des droits de douane qui sont nuls et un droit de TVA ne dépassant pas 10% sur les intrants. Au niveau de la main-d'uvre, la Somaca, où tous ces véhicules sont montés, est largement compétitive par rapport aux usines européennes. Il faut dire que la part des composants produits localement est de 50%. Pour ratisser encore large auprès de sa clientèle, la marque Dacia offre trois ans de garantie. La politique de proximité et la taille importante du réseau de distribution du Groupe Renault ont permis à la marque davoir également une large couverture territoriale.