* En dépit des bonnes performances affichées dans les comptes sociaux, les bénéfices consolidés du groupe se délaissent de 19,6%. * La vente de deux hôtels sis à Saïdia s'est traduite par une perte sèche de 260 MDH. * Le management du groupe insiste sur l'opportunité offerte par l'endettement à court terme. Evoluant dans une conjoncture internationale défavorable, essentiellement en Espagne et au Royaume-Uni, principaux marchés de la station Saïdia au niveau des ventes des résidences, Addoha affiche, au terme de l'année 2009, des agrégats financiers en deçà des attentes. En effet, même si le chiffre d'affaires consolidé du Groupe s'établit à 6,012 Mds de DH, en hausse de 24,8% par rapport à une année auparavant, son activité opérationnelle dégage un résultat d'exploitation en baisse de 22%, s'établissant à 1,52 Md de DH seulement. Au niveau comptable, cette situation est due à la baisse de 51,8% des autres produits d'exploitation à 1,053 Md de DH, une hausse de 31,8% des charges de personnel à 172,7 MDH et un bond significatif des dotations d'exploitation qui atteignent 79,3 MDH. Dans ce contexte, le résultat net part de groupe ne pouvait que se replier de 19,6% pour se fixer à 1,024 Md de DH. C'est dans ce sens que le Conseil d'Administration a annoncé qu'il comptait proposer à la prochaine Assemblée Générale des actionnaires la distribution d'un dividende unitaire de 1,5 DH, soit un pay-out de près de 54%. Ceci étant, lors de la présentation des résultats par le management du groupe, ce dernier a expliqué le repli des indicateurs financiers par une perte de 260 MDH constatée suite à la cession de deux unités hôtelières sur la station Saïdia. Une perte que la direction d'Addoha qualifie de volontaire, visant à dynamiser les ventes de la partie résidentielle et les anneaux de mouillage (Marina) de la première station du plan Azur. «Nous étions amenés à réaliser cette opération pour lancer l'animation de la station et commercialiser l'offre immobilière», explique Anas Sefrioui, PDG du groupe. Il est, par ailleurs, à signaler que la filiale du groupe, Fadesa Maroc, a vu son résultat net passer de 520 MDH à 17 MDH entre fin 2008 et fin 2009. « En retraitant les résultats de Fadesa, les bénéfices du groupe s'inscrivent en hausse de 75% en 2009», ajoute le top management. D'ailleurs, au niveau des comptes sociaux de la société, le résultat net passe de 451 MDH à 791 MDH entre 2008 et 2009, ce qui a permis de consolider les fonds propres de la société qui s'établissent à 4,7 Mds de DH à fin 2009. Dans ce contexte, le gearing passe de 124% en 2008 à 121,3% en 2009, et ce en dépit de la hausse de 6% de la dette nette qui s'est établie à 5,68 Mds de DH. « Notre ratio d'endettement nous positionne dans la moyenne haute selon les benchmarks internationaux», assure Hassan Benbachir, Conseiller du président Anas Sefrioui. Il est à signaler que le management du groupe a annoncé un niveau d'endettement de 8 Mds de DH dont 5 Mds à court terme et 3 Mds à long terme. Une annonce qui a déclenché un débat houleux entre le management et l'assistance autour de l'intérêt de miser sur le court terme aux dépens du long terme. Le management explique cette orientation par le coût de ce financement qui ne dépasse pas 5,05%. Il faut ajouter à cela la nature de la machine de production d'Addoha qui nécessite une flexibilité de financement que le long terme n'offre pas. «La production de logements est classée chez nous dans le poste des stocks qui doivent être produits et livrés dans un délai de 18 à 24 mois, c'est pour cela que nous options plus pour le financement à court terme», note Belghiti. «Les banques n'arrêtent pas de nous demander de basculer vers le long terme mais nous tenons à rester sur du court terme», renchérit Sefrioui. Actuellement, Addoha est engagée dans la construction de 192.000 logements, dont 78% classés dans la catégorie sociale et intermédiaire et 14% dans celle des résidences principales de luxe. Ce stock de projets se traduit par un chiffre d'affaires sécurisé de l'ordre de 14,2 Mds de DH, dont 48% sont issus de la première catégorie et 44% de la deuxième. Au niveau des comptes sociaux, les revenus se renforcent de 27,9% pour s'établir à 3,28 Mds de DH, Addoha capitalisant sur les livraisons de logements sociaux et intermédiaires au niveau d'une trentaine de programmes développés. Cependant, le résultat d'exploitation limite sa progression à 7,3% à 792,1 MDH en raison notamment de l'accroissement des charges liées à la mise en place de la marque Prestigia combiné au recul de la variation de stocks des produits. Par ailleurs, sur le volet des perspectives, le groupe immobilier devrait tirer profit des nouvelles mesures adoptées dans le cadre de la Loi de Finances 2010 au profit des logements sociaux, métier historique d'Addoha. Dans ce sens, le management du promoteur a déjà soumis au gouvernement plusieurs programmes totalisant 120.000 logements sociaux à réaliser sur les cinq prochaines années, et dont les conventions y afférentes sont en cours de signature auprès des ministères concernés. Aussi, la société programme-t-elle la livraison des 3.000 unités vendues sous la marque Prestigia 12 mois après le lancement de leur commercialisation. Enfin, Fadesa Maroc devrait, de son côté, céder les autres parcelles devant être affectées à des unités hôtelières sous forme de parcelles de terrain, puisqu'elle n'a pas d'engagement de procéder à leur construction. A noter que le troisième hôtel prévu a été cédé au cours des premiers mois de l'année à un prix correspondant au coût de revient au groupe espagnol Globalia, ce qui devrait encore affecter les niveaux de marge de la société sur les comptes de l'exercice en cours. A noter que le Top management table sur un taux de remplissage de 85% entre mai et septembre prochains pour les trois hôtels de la station.