Alger. C'est là que s'est tenu le Conseil des ministres maghrébins des Finances où l'argentier du Royaume a été représenté par le directeur du Trésor, Zouheir Chorfi. Pour cette 7ème session qui s'est déroulée en présence du secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe, Habib Ben Yahia, les différents intervenants n'ont fait aucune économie dans leur volonté de hisser la coopération économique et financière à un niveau autrement plus important. En cela, plusieurs volets pouvant permettre de doper les échanges entre les pays membres ont été explorés : assurance et réassurance, coopération douanière, statistiques, harmonisation des systèmes fiscaux Et, surtout, le lancement effectif des activités de la Banque maghrébine pour l'investissement et le commerce extérieur. Pourtant, malgré la bonne volonté affichée par les différentes parties, il semble utile de s'interroger sur le sens de cette 7ème session. Car, à bien des égards, elle ressemble de plus en plus à un rendez-vous creux où les déclarations d'intention sonnent comme une clause de style. Simplement parce que même si ces retrouvailles ont une couleur économique et financière assez prononcée, il n'en demeure pas moins vrai, qu'en toile de fond, le politique s'y invite subrepticement. Et reste présent dans tous les esprits. Cela pour dire qu'il ne faut guère se faire d'illusions : la constitution d'un ensemble régional fort, qui se déclinera sous le nom d'UMA, ne pourra se faire sans la résolution du conflit artificiel autour du Sahara marocain, savamment entretenu par les lieutenants d'Alger. L'économique et le politique, au sein de cette région, sont étroitement liés. Et y impulser une dynamique économique ne pourra se faire tant que soufflera ce vent frais entre Alger et Rabat. Ceux qui tirent les ficelles à Alger le savent. Et ils s'en frottent les mains, mus par des intérêts inavoués.