* La contribution du Maroc à la production mondiale dhuile dolive, au titre de lannée 2009, reste en deçà des attentes. * Lannulation des droits de douane prévue par laccord dAgadir permettrait la pénétration sur le marché local dune huile dolive de moindre qualité, mais qui risque de faire baisser les prix. * Dans le cadre du Plan vert, des objectifs ambitieux sont prévus en matière de production et de récoltes. La production mondiale dhuile dolive est luvre des pays du bassin méditerranéen. Le Maroc en fait partie. Toutefois, sa contribution ne dépasse guère 2,5% et ce pour moult raisons. Le secteur oléicole joue un rôle majeur au Maroc dans le développement rural. Il est à la fois un moyen de lutte contre lérosion, la valorisation des terres, la génération des revenus Le secteur de lolivier crée en moyenne environ 15 millions de journées de travail par an et 55.000 emplois permanents. Mais cela nempêche pas de dire que des potentialités restent inexploitées. A cet égard, de nombreux plans oléicoles ont été mis en place. Lobjectif étant daugmenter la production dolives, daméliorer la qualité de la récolte et de soutenir le revenu des agriculteurs en milieu rural. En dépit dune enveloppe de 4 Mds de DH consacrée à ce secteur, les réalisations demeurent limitées comparativement à dautres pays producteurs. Conscient des enjeux du secteur, les pouvoirs publics lont mis au centre du Plan vert «Ladoption récente du Plan vert par le Maroc améliorerait certainement lactivité oléicole», confirme un opérateur. Ce plan fait de loléiculture lune de ses priorités majeures : 540.000 ha doliviers sont prévus pour 2010 et presque 1.220.000 ha pour 2020, ce qui porterait la production dhuile dolive à 340.000 tonnes. «En vue datteindre cet objectif, plus de 6 milliards de DH dinvestissements seront réalisés», ajoute notre opérateur. Ce montant est prévu dans le cadre dun contrat-programme signé entre lEtat et les professionnels du secteur. Ce contrat-programme est animé, dune part par la volonté de satisfaire le marché local en huile dolive et, dautre part par les opportunités quoffre le marché mondial en termes dexportations. «Il est à rappeler quau niveau local, un déficit de 80% reste à combler puisque seuls 20% de la consommation du marché intérieur sont assurés par la production nationale». Il en découle un volume dimportation de lordre de 320.000 tonnes et la situation risque dêtre encore plus compromettante si les Marocains consommaient plus dhuile dolive», a signalé récemment le CMC. Actuellement, la consommation annuelle dhuile dolive par habitant au Maroc est inférieure à 1 kg. Comparée à dautres pays du Sud de la Méditerranée où elle se situe à 10 kg, 11 kg, voire plus. En 2009, on sattend à une production équivalente à celle de lannée précédente, soit 85.000 tonnes. Daprès les opérateurs, cette stagnation sexplique en partie par le déficit hydrique qui a caractérisé le début du cycle végétatif ; mais, daprès eux, ces résultats ont été réalisés malgré plusieurs contraintes qui pèsent de tout leur poids sur la filière. La première est due à la présence dune production informelle qui casse les prix sur le marché local et met certaines entreprises structurées en difficulté. La seconde est liée aux accords de libre-échange avec lEgypte et la Tunisie, entrés en vigueur en avril 2007. Lannulation des droits de douane prévue par ces accords permettrait la pénétration sur le marché local dune huile dolive de moindre qualité mais qui risque de faire baisser les prix. Tout ceci laisse prédire que le développement de la filière reste tributaire dun certain nombre de paramètres tels quun meilleur contrôle du secteur informel, la qualité des huiles commercialisées sur le marché national et, des campagnes nationales dincitation à la consommation Sur le plan de linvestissement, ce nest que tout récemment que le secteur a commencé à susciter de lintérêt. Le partenariat public-privé autour de la production oléicole et de la mise en place du fonds dinvestissement olea Capital ont permis de donner naissance à de grands projets oléicole, intégrés et dont les premières récoles sont attendues au courant de cette année. Il faut aussi prendre en considération que cette tendance à lamélioration des superficies couvertes par lolivier nest pas lapanage de léconomie marocaine. De nombreux pays ont emprunté la même voie. On cite le cas du Brésil, du Portugal et de la Turquie.