Avec la même bonne foi, le Maroc entame le 5ème round des négociations autour du statut du Sahara marocain. Cette phase de pourparlers devra en principe confirmer la primauté de la question de la régionalisation comme une alternative plausible pour l'intégrité territoriale du Royaume. L'autre partie semble, pour sa part, peu concernée par le temps perdu sans pouvoir présenter un plan pour une sortie honorable de ce conflit artificiel, comme l'ont justement appelé plusieurs analystes. Le rôle de l'Algérie reste crucial pour s'engager sur la voie de la raison et des intérêts des deux pays et tourner enfin l'une des pages les plus douloureuses de l'histoire du Maghreb. Il faut dire que la réunion d'Armonk, aux Etats-Unis, est une chance offerte aux séparatistes de bien assimiler l'offre marocaine qui permet à tout le monde d'appartenir au Sahara marocain et d'y vivre. Les instances onusiennes se cantonnent, jusqu'à présent dans un rôle de spectateur au lieu d'être un acteur influent dans le processus de ces réunions informelles auxquelles le Maroc ne regrettera jamais d'avoir participé. Ce qui est peut-être moins sûr, c'est la même attitude figée des séparatistes qui finit toujours par handicaper l'avancée des négociations. La notion même de «compromis» que l'ONU exhorte les deux parties à trouver n'a jamais été perceptible dans les propositions du Font Polisario. Ce qui laisserait supposer que ce cinquième round de négociations restera gravé dans les mémoires face à la persistance des mêmes thèses prônant la division et qui veulent briser l'unité de l'Etat marocain. L'approche de la régionalisation accrue, préconisée comme modèle de gestion, ne pourra être une proposition négligeable sur la table des négociations.