* La dynamique de croissance enclenchée par le Maroc se veut un cadre propice pour faire du capital investissement un métier davenir. * Par le biais de limpulsion donnée par le Souverain en matière de régionalisation, le Maroc pourrait assurer le leadership en matière de création de fonds régionaux. «Comment rendre le capital investissement plus attractif ?» Cest le thème débattu dernièrement par un panel de professionnels. Cette conférence était organisée sous légide de lExécutive MBA de lISCAE. Les intervenants étaient unanimes à dire que le capital investissement se veut une activité ayant une certaine portée pour léconomie marocaine. Daprès Bassim Jaï Hokaïmi, ex PDG de lONA et président dAtlamed, «le capital investissement est une activité financière consistant à entrer dans le capital des sociétés non cotées afin de financer leur développement puis de réaliser des plus-values par lintermédiaire des sociétés spécialisées ayant délégation de gestion». Lex-président de lONA a insisté sur la dualité existant entre le fonds dinvestissement en tant que véhicule dinvestissement et les sociétés de gestion qui disposent dune certaine délégation en vue déviter les confusions. Au Maroc, et contrairement à dautres pays où le capital investissement jouit dun cadre fiscal et réglementaire adapté, il demeure soumis au droit commun. «Cest là où le bât blesse», a déploré J.Hokaimi. De lavis des professionnels, cette industrie pourrait être considérée comme une adaptation à la mondialisation. Elle permet une meilleure répartition des risques et une meilleure visibilité des portefeuilles de sociétés. Elle se veut aussi un moyen de promotion des PME, source de création demplois, et ce par le biais dune normalisation comptable, fiscale et sociale et dune modernisation des outils de gestion. Même son de cloche chez A. Douiri, ex-ministre du Tourisme et de lArtisanat et aujourdhui gérant du Fonds Mutandis. Il partage entièrement lidée que le capital investissement est une activité davenir. Il avance comme argument le fait que léconomie nationale a réalisé des prouesses au cours des dix dernières années. Des chantiers denvergure ont été entamés, certains sont achevés et dautres sont sur le point dêtre finalisés. Ils ont tous pour point commun la propulsion de notre économie. Il a cité également à ce sujet le cas de la fiscalité qui a subi de nombreux réaménagements afin de devenir un outil performant au profit de linvestisseur. Entre autres raisons, le coût de largent qui reste bon marché pour un pays en développement. Il a conclu en annonçant que cette activité savère prometteuse dans un tel contexte afin de pouvoir assurer la transmission qui demeure un épineux problème. Tout cela nempêche pas de dire que le capital investissement porte en son germe quelques risques. On cite à cet effet celui de ne pas disposer de liquidités avant cinq ans, la profondeur du marché; et donc un seul incident peut peser lourdement sur le TRI du portefeuille, la limitation en terme dallocations dactifs pour certaines institutions Le capital investissement se veut ainsi un moyen daccompagner lentrepreneuriat et de créer de nouvelles sociétés championnes à léchelle régionale. Le Maroc pourrait être un leader dans la création de fonds régionaux avec limpulsion donnée à la régionalisation. Doù la nécessité de mettre en place, avec discernement, un cadre réglementaire et fiscal adéquat. Un capital dinvestissement nest ni une entreprise, ni un holding, encore moins un OPCVM.