La Bourse va mal. Ce n'est pas faire preuve d'un pessimisme démesuré que de l'affirmer. C'est juste un constat. Pourtant, à voir les initiatives des différents intervenants du marché, l'on est tenté de croire qu'il y a une réelle volonté de sortir le marché boursier de l'ornière. Préparation d'un nouvel indice, bataille pour la reconduction des mesures fiscales incitatives en faveur des sociétés cotées, relookage de son site Web, mise en place d'un plan ambitieux de séduction des entreprises potentiellement cotables , la Société gestionnaire est, à ce titre, sur beaucoup de fronts. Objectif : faire du marché boursier une place dynamique et liquide, offrant aux investisseurs du papier de qualité, en quantité suffisante. La société gestionnaire n'est pas, pour autant, la seule à s'agiter comme un beau diable. Différemment, le gendarme du marché bouge également. A travers ses circulaires, il essaie, au mieux, de mettre en place un cadre réglementaire idoine permettant de protéger l'épargne investie. Et pour tous ceux qui osent faire entorse à la réglementation en vigueur, il remet les points sur les «i» et sanctionne. Souvent d'une manière assez désinvolte, pour ne pas dire laxiste. D'ailleurs, les relations entre le CDVM et les sociétés cotées et sociétés de Bourse rappellent un peu ce jeu auquel s'adonnaient les enfants à une époque lointaine : Cow-boys / bandits. S'inspirant des films western, les enfants, pistolets en carton comme arme, s'amusaient en effet à s'entretuer, l'un endossant le rôle de cow-boy bienfaiteur (ou «jeune homme», si l'on veut), les autres s'identifiant aux bandits de grands chemins traqués. C'était assez ludique, et tout se terminait par des éclats de rire L'analogie peut paraître, à maints égards, risible. Pourtant, avec le recul, c'est ce qui semble se jouer sur le marché financier. Sauf qu'avec les tripatouillages des cours et autres agissements dépourvus d'éthique, le tout assorti d'impunité, il y a cette fois-ci de vraies victimes : de simples et inoffensifs épargnants. L'on peut alors comprendre que, malgré toutes les mesures initiées, le marché boursier s'embourbe encore dans l'atonie, fouetté par le vent frais de la circonspection et de la suspicion.