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Tourisme : Y a-t-il une reprise réelle du secteur ?
Publié dans Finances news le 10 - 12 - 2009

* La croissance du nombre de touristes internes et des MRE a joué un rôle de premier ordre en terme d’augmentation du volume global des visiteurs.
* Les touristes consomment moins et leur séjour est de plus en plus court.
Bilan mitigé pour les
10 premiers mois de cette année. Après une baisse continue tout au long de l’année, le volume des nuitées a connu une légère croissance au cours des derniers mois. Si certains opérateurs considèrent cette hausse comme une reprise du secteur touristique, d’autres professionnels affirment que cette faible hausse ne correspond pas à une reprise réelle.
Certes, le volume des touristes s’est inscrit en hausse au cours de la même période, mais la majeure partie est constituée de résidents et de MRE. Dans ce sillage, la baisse des revenus des ménages résultant de la crise financière dans les principaux marchés émetteurs, impacte de plus en plus le secteur touristique.
La croissance des nuitées limitée à 1,3%
Les nuitées enregistrées au niveau des établissements d’hébergement touristique classés ont connu une légère augmentation au cours des deux derniers mois, soit une hausse de 1,3% par rapport à la même période de l’année précédente. La croissance des nuitées connue au cours de la dernière période est due en grande partie à la montée en puissance du volume des touristes internes. En effet, le nombre de ces derniers a grimpé de 25%. En revanche, les résultats négatifs liés au recul du volume des touristes non résidents se sont répercutés négativement sur l’évolution globale des nuitées. Force est de constater que 50% des touristes préfèrent s’installer dans des maisons d’hôte ou des appartements plutôt que de prendre des chambres d’hôtel, ce qui se répercute négativement sur l’évolution globale des nuitées.
Pourtant, le volume des touristes aux postes frontière a augmenté de 11% au cours de la même période. Les Marocains résidant à l’étranger ont joué un rôle de premier ordre dans cette augmentation. En fait, si le nombre des touristes étrangers n’a augmenté que de 6%, celui des MRE a grimpé de 20%.
Les analystes du ministère du Tourisme expliquent cette tendance positive des nuitées par les excellentes performances enregistrées par le principal pôle touristique du Royaume : Marrakech. En effet, la ville ocre a enregistré une croissance de 5% de nuitées après avoir connu une croissance de 10% le mois dernier.
Les autres principales destinations ne sont pas épargnées par la hausse des arrivées. En cela, les principales destinations touristiques du Royaume notamment Casablanca, Fès et Tanger ont enregistré des hausses respectives de
6, 17 et 6%. Néanmoins, les villes d'Agadir, de Rabat et d'Ouarzazate ont vu leurs nuitées baisser, soit respectivement 8, 9 et 18%.
Le recul des nuitées au niveau des principaux marchés émetteurs essentiellement la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne qui ont connu des baisses respectives de 4, 5 et 15%, s’est répercuté négativement sur le volume global des nuitées.
A contrario, la péninsule ibérique représente actuellement le marché émetteur qui connaît la croissance la plus importante. Dans ce sillage, le marché espagnol continue sur le même trend haussier en affichant depuis le début de l’été une croissance à deux chiffres, soit une hausse moyenne de 25% par mois. S’agissant du taux d’occupation des chambres, il marque pour sa part un retour au repli pour se stabiliser à 47% en octobre 2009, contre 49% une année auparavant.
Les touristes consomment de moins en moins
Selon Mohammed Boussaid, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, le comportement des touristes a connu un changement radical dû à la crise. En effet, les touristes consomment moins et leur séjour est de plus en plus court. Par conséquent, les recettes générées par le tourisme au cours des dix premiers mois de 2009 ont régressé de 7,7% par rapport à la même période de l’année 2008. En revanche, pour le mois d’octobre 2009, le tourisme a généré
4,196 millions de DH, soit une hausse notable de 10% par rapport à la même période de l’année précédente. Cela a permis d’amortir la dégringolade des recettes de voyages au cours des 4 premiers mois de l’année, soit une chute de 20%.
La ville d’Agadir se trouve parmi les principales destinations dont le recul du nombre des arrivées enregistré dès le début de l’année reflète la crise actuelle.
Certes, le Maroc a connu récemment une progression des arrivées, cependant cette hausse est due à la fréquence des déplacements des MRE et des étrangers propriétaires de résidences au Maroc suite à la baisse des tarifs aériens.
L’essoufflement du principal marché touristique, la France, menace la stabilité de l’activité touristique dans le Royaume. Le ministère du Tourisme appelle les professionnels à rester positifs et à ne pas céder à la panique.
Avec une capacité additionnelle de 4.000 lits, les hôteliers de la ville ocre, principale destination touristique nationale, ont entamé la nouvelle saison avec moins d’optimisme. Pour remédier à la situation, ils insistent sur la promotion du pays dans les marchés émetteurs. Ce faisant, un budget de 300 MDH a été consacré à la promotion du Maroc et pour le développement de l’offre du transport aérien. Pour leur part, les professionnels se sont engagés à contribuer activement à la promotion du tourisme tout en optant pour la formation du personnel et à l’achèvement des grands projets entamés.


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