* La hausse tarifaire de leau pour le mois de novembre a été décidée dans le cadre dune réunion récente du Comité de suivi du contrat de gestion déléguée. * La hausse des tarifs entraîne le glissement dans les tranches. * Le rendement des réseaux entre dans la fixation des tarifs. Comme dhabitude et à loccasion de chaque hausse dun produit de base, on assiste à une vive réaction de la part des citoyens. Une manière dexprimer leur mécontentement contre des hausses par-ci par-là qui, au finish, effritent le pouvoir dachat. Après le soulagement ressenti lorsque le législateur avait renoncé à la hausse de la TVA sur leau de 7 à 10% dans la Loi de Finances 2010 pour des raisons socio-économiques, on entend parler dun éventuel ajustement de tarif à Casablanca. Cet ajustement nest pas vu de la même manière par le citoyen qui le considère plus comme une hausse. Contrairement à ce que pensent la plupart des citoyens, ce nest pas la Lydec seule qui en est responsable. En effet, cette décision a été prise à loccasion de la réunion (tenue le 5 novembre courant) du Comité de suivi du contrat de gestion déléguée. Ce dernier est composé de lautorité délégante composée de 9 élus, du ministère de lIntérieur en tant quautorité de tutelle et de la Lydec. Lordre du jour de la réunion avait porté en particulier sur les mesures préconisées pour protéger Casablanca contre le risque dinondation de lOued Bouskoura, les investissements programmés pour collecter et traiter les eaux usées dans le secteur Est de lagglomération, et les mesures tarifaires. Quel impact de la hausse ? Daprès un responsable au sein de la Lydec, lajustement tarifaire a concerné dabord lélectricité. Cest en mars 2009 que lONE avait augmenté les tarifs à cause dune hausse des coûts de production, une hausse que lOffice a appliquée à tous les distributeurs. Et pour prendre en compte les évolutions au 1er juin 2009 du coefficient de révision des prix défini par le contrat, la Lydec avait aussi prévu la hausse, mais avec un léger retard. «Contrairement aux autres régies, la Lydec a reporté la décision de la hausse au mois de novembre pour des raisons liées à la révision du contrat de gestion déléguée et la désignation des représentants des communes au Comité de suivi », explique notre responsable. Concrètement, les nouvelles dispositions se traduiront de la manière suivante : pour les particuliers, les tarifs appliqués aux consommations de lélectricité et de lassainissement ne subiront aucune évolution. Ceux appliqués aux consommations de leau évolueront à raison de 3 à 7 cts par m3 (1.000 litres) consommé. Pour la Lydec, il sagit dun ajustement qui se traduit par 2 DH de plus par facture mensuelle et ce pour 76% des clients de la Lydec. Pour les industriels, les tarifs appliqués aux consommations deau (tranche unique) évolueront de 7 centimes par m3 consommé ; ceux de lassainissement de 22 centimes par m3 consommé. Sagissant de lélectricité MT (moyenne tension), les tarifs appliqués aux consommations évolueront de moins de 1 ct le KVA pour les heures creuses et à moins de 9 cts le KVA en heure de pointe. Daprès un expert en la matière, dautres facteurs entrent également en considération dans la tarification, tels que le rendement du réseau. Dans la plupart des cas, le volume deau approvisionné chez le producteur se perd dans le réseau pour des raisons de défaillance. Ces déperditions entraînent une augmentation des tarifs pour compenser les pertes subies. Cest ce qui justifie, entre autres, les différences tarifaires dune région à lautre. Selon lui, pour y remédier, il est indispensable pour le délégataire deffectuer des investissements en matière de réhabilitation des réseaux. Mais encore faut-il que le coût de linvestissement ne figure pas dans la fixation des tarifs. Il faut aussi signaler que la hausse des tarifs nest pas synonyme de profitabilité pour le délégataire parce quil y a, parfois, ce que lon appelle le glissement dans les tranches. Ce qui veut dire quune hausse des tarifs entraîne une réduction de la consommation (élasticité de la demande) et donc un glissement vers la tranche inférieure.