* Le cumul pluviométrique est assez bas par rapport à la moyenne. * Les pluies de fin novembre et début décembre sont importantes pour la saison agricole. * LEtat prend une série de mesures avec, notamment, les premières initiatives du Plan vert. Un sentiment dincertitude a régné pendant plusieurs semaines dans le monde rural et chez les agriculteurs. Après les pluies torrentielles du mois de septembre, le mois doctobre a été marqué par un niveau de précipitations très bas, nettement en deçà de la moyenne des cinq dernières années. Le spectre de la sécheresse est ressenti avec acuité, et le sentiment dinquiétude commence à sinstaller. Mais les dernières pluies ont redonné de lespoir. Elles ont arrosé la plupart des régions agricoles du Royaume. Lactuelle campagne agricole est soutenue par un important atout à savoir, le comportement favorable de la précédente grâce à la nappe phréatique, qui sest largement reconstituée et au taux de remplissage des barrages qui a atteint, au 4 novembre 2009, 68% contre 46% lors de la même période une année auparavant. Ce niveau de réserves permettra dassurer les opérations dirrigation dans de bonnes conditions et davoir plus de visibilité pour la prochaine campagne. En tout cas, daprès les spécialistes et les professionnels du secteur, le début de lactuelle campagne est marqué par un cumul pluviométrique très moyen. Mais une saison se joue durant toute la campagne. Une bonne répartition de la pluie dans le temps et dans lespace est une condition nécessaire pour un bon rendement. « Les opérations demblavement ont déjà commencé pour les cultures dautomne. Le travail précoce de la terre permet de bons résultats par la suite. Pour ce qui est des semences, la période idéale se situe entre le 15 novembre et le 15 décembre pour profiter des pluies abondantes et permettre la poussée avant la période de froid et de grêle qui perturbent sérieusement les végétations », souligne un ingénieur agronome basé dans la région de Benslimane Concernant les préparatifs pour lactuelle saison agricole, le département de tutelle a annoncé une série de mesures qui se décline en trois axes : lamélioration des chaînes de production, la gestion de lirrigation et lencadrement de linvestissement agricole. Concernant lamélioration des chaînes de production, le ministère veut encourager lutilisation des intrants et des semences sélectionnées. Il est question daméliorer la productivité des cultures céréalières, véritable baromètre de la campagne agricole. A cet égard, près de 1,5 million de qx de semences sélectionnées sont disponibles constituant un record par rapport aux précédentes campagnes. Le gouvernement a décidé de porter le niveau des subventions à 150 DH/ql pour le blé tendre, 135 DH/ql pour le blé dur et 135 DH/ql pour lorge. Pour améliorer les conditions de stockage, une prime de 5 DH/ql par mois, pendant 9 mois (avec un seuil maximum de 220.000 quintaux), a été instaurée. Toujours dans la même optique, le gouvernement entend réduire la différence entre les prix des semences sélectionnées et celles normales, de 40 à 13% pour le blé tendre et de 60 à 25% pour le blé dur. Pour développer le réseau de distribution et rendre ces semences plus accessibles, pas moins de 140 points de vente seront créés. Pour ce qui est du développement de la chaîne de production, plusieurs orientations sont déclinées dans le cadre du Plan vert : il sagit des contrats-programmes, avec différentes branches dactivité ou des plans régionaux et qui concernent loléiculture, les cultures sucrières, les agrumes ou les primeurs. LEtat met laccent sur la question de la reconversion des cultures, notamment de la céréaliculture, vers les arbres fruitiers qui se pose avec acuité. Pour la filière animale, le ministère table sur une augmentation progressive annuelle de 15% de la production laitière. Pour laviculture, les projections sont de 10%, alors que pour la viande rouge les objectifs sont de 7%. Le deuxième axe dintervention de lEtat a trait au volet de lirrigation. Le gouvernement vise lencouragement de lutilisation des techniques économes en eau. Lobjectif est déconomiser 1,5 milliard de m3 deau à lhorizon 2020. Le niveau des subventions pour lacquisition du matériel peut atteindre 60%. Pour lactuelle campagne, le gouvernement veut équiper près de 32.000 hectares. Il est à souligner quun programme de résorption de décalage sera mis en uvre en 2010. Il sinscrit également dans le cadre du plan Maroc vert et a pour objectif la résorption du décalage entre les superficies dominées par des barrages existants, ou en cours de réalisation, et celles qui ont fait lobjet daménagements hydro- agricoles sur une superficie globale de 140.000 Ha. Le troisième axe du plan daction de lEtat est relatif à lencadrement de linvestissement. Le ministre de lAgriculture a annoncé le lancement de la deuxième tranche du partenariat public-privé pour lexploitation des terres de Sodea-Sogeta. 131 projets sont recensés pour un investissement global de 7,7 Mds de DH.