* LAfrique du Nord est un relai de croissance pour les fonds de capital-investissement. * Les besoins en financement des importants chantiers lancés au Maghreb ne peuvent être supportés par les seuls investissements de lEtat. - Au Maroc, les fonds levés par le capital-investissement deviennent de plus en plus importants, tandis que le nombre des sociétés de capital-risque est appelé à croître. Sur le premier semestre 2009, les investissements en capital-risque et capital-développement dans les PME ont chuté de 32 %, soit un niveau comparable à fin 2005 - début 2006». Cest là la principale déduction dune étude publiée récemment par la Caisse de Dépôt et de Consignation française. Cest dire que le capital-investissement peine dans la rive nord de la Méditerranée alors que léconomie européenne est loin dêtre sortie de la crise. Cependant, afin de «préparer le rebond dans un monde instable», comme le veut le slogan du Forum Euromed-Capital de Tanger, lAfrique du Nord semble être le relais de croissance idéal pour sortir de la crise. «La Méditerranée pourrait être une issue face à la crise et un relais de croissance pour en favoriser la sortie», affirme Radhi Meddeb, fondateur de Comete Engineering, promoteur dun fonds dinvestissements en infrastructures dans la région du Maghreb. En effet, si, économiquement, les pays développés de la Méditerranée peinent à trouver léquilibre, les économies de lAfrique du Nord réalisent aujourdhui des taux de croissance nettement positifs. Cest dire que les entreprises de la rive sud de la Méditerranée présentent des fondamentaux économiques attrayants pour les fonds dinvestissements. «Les pays de la rive sud sont sur plusieurs chantiers considérables, notamment au niveau des infrastructures. Et les besoins en financement importants qui en découlent, peuvent être satisfaits par les fonds de capital-investissement», ajoute R. Meddeb. Car, même si les budgets étatiques prévoient dimportants montants dédiés aux investissements, la multiplication des différents chantiers projetés impose aux gouvernements de mettre en place une politique de partenariat public/privé, notamment dans le financement de ces projets. Dailleurs, au Maroc, on a pris conscience que lEtat ne peut pas tout financer, et ces dernières années, nous avons assisté à une montée en puissance des fonds dinvestissements, particulièrement dans le secteur des infrastructures. Les derniers chiffres disponibles le confirment. En 2008, le secteur du capital-risque, pour ne citer que lui, a continué son développement avec la création de quatre nouveaux fonds dinvestissements, portant ainsi le nombre total des fonds créés à 21, contre 17 en 2007. En sattelant de plus près à la vocation de ces fonds, on constate que 13 dentre eux sont «généralistes», tandis que sept sont spécialisés, notamment dans les secteurs des technologies de linformation, des sciences de lingénierie, de linfrastructure et du tourisme. Les nouveaux fonds créés en 2008 ont un volume moyen de 523 millions de DH, soit 43% de moins par rapport à 2007, année durant laquelle on a enregistré la création de deux fonds représentant chacun 1 milliard de DH et 2,5 milliards de DH. Bien que ce nombre reste inférieur à celui de nos voisins tunisiens qui comptabilisent 38 sociétés dinvestissement en capital à risque (SICAR) à fin 2007, les fonds levés par le secteur du capital-risque au Maroc dépassent 8 milliards de DH, dont 2,8 milliards de DH levés en 2008. Les fonds investis cumulés avoisinent 4,4 milliards de DH, soit 50% des fonds levés cumulés. Une moyenne de 207 millions de DH est investie par fonds. Cependant, en dépit des progrès constatés, la contribution du capital-risque dans linvestissement en 2008 est très marginale, soit 0,2% (239 millions de DH dinvestissement, soit 10% des fonds levés). Si ce chiffre reflète en partie le jeune âge de lindustrie du capital-risque et, partant celui du capital-investissement, il cache par ailleurs la persistance de nombreux obstacles.