* Le secteur privé et la corruption sont le principal centre dintérêt du nouveau rapport mondial sur la corruption 2009. * Transparency Maroc a listé les principales relations «incestueuses» entre des entreprises et leurs partenaires comme les centrales dachat, les sous-traitants ou les donneurs dordre. * La non-fidélité des informations comptables reste un élément qui prive lEtat dimportantes ressources fiscales. Cest Kamal El Mesbahi, membre du Conseil National de Transparency Maroc, qui a exposé les grandes conclusions du rapport mondial sur la corruption. «Les pratiques non conformes au droit sont monnaie courante au sein de plusieurs secteurs privés», a-t-il remarqué à plusieurs reprises. Evoquant diverses formes danalyse de ce phénomène au sein du secteur privé marocain, Kamal El Mesbahi a pointé du doigt ce quil appelle «la non-fidélité des informations financières et comptables et leur impact à la fois sur la fiscalité et sur les petits actionnaires et autres consommateurs». Evoquant lexemple des marchés public, le représentant de Transparency Maroc a indiqué quil sagit parfois de «projets surdimensionnés où seules les commissions dégagées par les entreprises priment et non pas lintérêt de la collectivité». Le secteur du bâtiment et celui du foncier sont souvent cités en exemple quand lampleur de la corruption est plus importante. Le rapport mondial a classé le Maroc 80ème parmi 180 pays, avec un indice de corruption égal à 3,5. Transparency Maroc note que les enquêtes dintégrité menées auprès dun échantillon dentreprises ont montré que 7% seulement déclarent avoir tenté dagir face à une situation de corruption. Cest pour dire que «les entreprises ne sont pas du tout convaincues quelles obtiendront gain de cause si elles agissaient». Kamal El Mesbahi a cité aussi «la défaillance systématique des organismes de contrôle de la dépense publique qui encourage dautres pratiques corruptrices». Daprès les estimations de Transparency Maroc, la non-transparence dans la passation des marchés publics coûterait annuellement 3 milliards de dollars pour 13,8 milliards de dollars consacrés annuellement aux marchés de lEtat des collectivités locales ainsi que des entreprises publiques. Une carte des risques en matière de corruption dans les marchés publics serait en phase délaboration par la FNBTB afin de mieux localiser les circuits les plus importants de la corruption. Ces efforts visent à économiser 3,5 milliards de dirhams dinvestissement dans ce marché des fournitures, des travaux et services.